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Alerte enlèvement: "Nous avons voulu que tout un pays se mette à la recherche d'un enfant"

Le plan "Alerte enlèvement" a porté ses fruits. Le petit Rifki a été retrouvé ce dimanche. A l'origine de cette procédure, adoptée en 2006, Nicole Guedj, secrétaire d'Etat aux droits des victimes. Elle était l'invitée ce matin de Bourdin Direct.

Jean-Jacques Bourdin: Le dispositif "Alerte enlèvement" a été adopté en France en février 2006…

Nicole Guedj: C'est une procédure que nous avons importé des Etats-Unis et du Canada. A l'origine, c'est à la suite de la disparition d'une petite fille qui s'appelait Amber que les autorités américaines ont pensé à mettre en place ce système qui consiste à donner le signalement de l'enfant et à lancer l'alerte dans tout un pays ou tout un Etat en mettant à contribution tous les moyens de communication et d'information, télévision, radio, internet…

JJB: C'est la 16e fois que l'alerte est déclenchée, et à chaque fois l'enfant a été retrouvé...

NG: Il faut s'en réjouir sans jamais crier victoire car ce n'est pas une science exacte. Ce que nous avons voulu c'est que tout un pays se mette à la recherche de l'enfant enlevé et cela le plus rapidement possible.

JJB: Qui décide du déclenchement de l'alerte enlèvement?

NG: C'est le procureur de la République. Il faut que certaines conditions soient réunies pour que l'alerte soit déclenchée car il faut distinguer le véritable enlèvement de toutes les autres disparitions d'enfants. Certaines sont accidentelles, d'autres sont des fugues. Pour que cette alerte reste très efficace, il faut qu'elle soit exceptionnelle puisque la mobilisation est nationale. On ne peut pas à tout moment déclencher une alerte, il faut que l'on soit certain qu'il s'agisse bien d'un enlèvement.

Ce dispositif n'est pas encore européen. Il faudrait tout de même que nos pays voisins puissent mettre en place une procédure similaire parce qu'il est tellement facile de prendre un enfant et de lui faire passer une frontière; à ce moment-là, les choses deviennent plus difficiles voire impossibles. Je plaide pour une extension du dispositif: nous avons réussi en Suisse.