Attaque contre un commissariat : la famille de Tarek Belgacem porte plainte pour homicide volontaire

Tarek Belgacem. - Document BFMTV
La famille de l'homme abattu le 7 janvier devant un commissariat de Paris compte porter plainte contre X pour homicide volontaire. Pour sa famille, les circonstances de la mort de Tarek Belgacem ne sont pas claires. Ce Tunisien de 24 ans avait été abattu par les policiers devant un commissariat du 18e, un couteau de boucher à la main et une ceinture d’explosifs factice sur lui. La police a retrouvé sur lui un texte de revendication dans lequel il prêtait allégeance au chef du groupe Etat islamique. L'incident a eu lieu un an jour pour jour après l'attaque contre Charlie Hebdo, qui avait fait 12 morts.
Mais pour maître Nasr Azaiez, l'avocat des parents de Tarek Belgacem, les circonstances de la mort de Tarek Belgacem "ne sont pas claires". "Ses parents portent plainte car ils veulent savoir dans quelles conditions leur fils a été abattu", explique l'avocat ce mardi chez Jean-Jacques Bourdin.
"L'enquête n'a pas été menée d'une manière contradictoire, elle a été menée à charge contre Tarek Belgacem et non pas à charge contre les policiers. On n'a pas cherché à savoir si la police n'avait pas d'autres choix que de l'abattre".
"Il n'est pas établi de manière certaine que Tarek était armé"
Selon Nasr Azaiez, "il n'est pas établi de manière certaine que Tarek était armé. Il n'y a aucune arme sur les images que nous avons vues. J'ai fait des arrêts sur images sur des vidéos que j'ai visionnées sur Internet (sic), et on n'y voit aucune arme". L'avocat en est persuadé, "la scène de crime a bougé".
"L'arme a disparu ou a réapparu à un moment. Si elle est apparue après la mort de Tarek, ce n'est pas son arme". "Ça peut être une mise en scène", ose l'avocat.
Nasr Azaiez assure avoir recueilli "trois témoignages de riverains clairs et précis" qui vont à l'encontre des premiers éléments de l'enquête dévoilées par le procureur. Tarek Belgacem n'aurait ainsi pas crié "Allah Akbar" en se dirigeant sur le commissariat. "Les témoignages de ces trois témoins sont formels : il n'a pas crié 'Allah Akbar' et il n'avait pas d'arme. Il a juste levé les mains et reculé. Un des trois qui dit à un certain moment il a de nouveau avancé et que c'est que là les policiers ont tiré trois coups de feu. Des coups de feu mortels alors qu'il ne faisait qu'exhiber une arme, selon les mots du procureur. Je ne vois pas ce qui justifie d'abattre sur le champ quelqu'un qui exhibe une arme blanche".