Attentat à Charlie Hebdo: "Je n'avais jamais vu ça", assure un médecin urgentiste

- - AFP
L'horreur. Ce mercredi, vers 11h30, une voiture noire s'est arrêtée devant les locaux de Charlie Hebdo situés dans le 11ème arrondissement de Paris. Un groupe d'au moins deux individus vêtus de noir, cagoulés et armés d'un fusil d'assaut et d'une Kalachnikov se sont rendus dans les locaux de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Alors que les journalistes étaient en pleine conférence de rédaction, ils ont ouvert le feu. Le bilan de cette fusillade est très lourd: au moins douze personnes ont été tuées et onze autres ont été blessés, dont quatre grièvement.
Gérald Kierzek est médecin-urgentiste à l'hôtel Dieu à Paris. Ce jeudi, pour RMC, il raconte ce qu'il a vu quand il est arrivé sur les lieux de l'attentat. "Je suis médecin-urgentiste depuis 15 ans et je n'avais jamais vu une scène comme ça parce qu'une scène avec 12 morts causés par des armes de guerre et qui font donc des blessures qu'on ne voit pas en médecine civile". Il ajoute: "Il faut bien se rendre compte que lorsqu'on arrive, on a une situation approximative de la situation. Au fur et à mesure on découvre et il faut qu'on prépare des blocs opératoires, des équipes au cas où il y aurait besoin de monter en puissance en terme médical".
"Il n'y avait pas de panique mais de la sidération"
En arrivant, Gérald Kierzk a été confronté à des cadavres, des blessés lourds mais aussi des rescapés sous le choc. Le traumatisme est énorme, et la prise en charge psychologique essentielle dans ces cas-là, indique-t-il dans Bourdin Direct. "Globalement, il n'y avait pas de panique mais de la sidération. Les gens étaient complètement abasourdis par ce qui s'est passé. Ils ont été réunis rapidement dans une première cellule d'aide médico-psychologique installée dans un théâtre à proximité. Après on les a évacué au calme et ensemble parce que c'est important". Ce médecin-urgentiste explique en effet qu'"on sait que le stress post-traumatique, une pathologie que l'on voit dans la guerre, chez les soldats qui reviennent de conflits armés, doit être pris en charge quasiment sur les lieux".