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Attentats: "Plaçons les individus dangereux dans des centres de rétention", demande Ciotti

Eric Ciotti.

Eric Ciotti. - AFP

Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes et Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, ont expliqué sur RMC qu'elles devaient être, selon eux, les réponses à apporter aux attentats qui ont frappé Paris et le Stade de France, vendredi soir.

Il faut renforcer la sécurité. L'injonction tombe sous le sens au lendemain des attentats à Paris et aux abords du Stade de France, dont l'effroyable bilan meurtrier ne cesse de s'alourdir. Mais les avis divergent sur les moyens à mettre en œuvre. Sur RMC, le député Les Républicains Eric Ciotti a demandé "le placement dans des centres de rétention fermés des individus fichés comme dangereux et ceux qui reviennent du jihad".

S'il reconnaît que "le risque zéro n'existera jamais", le monsieur sécurité des Républicains estime que l'on "doit faire jouer le principe de précaution". "Il faut gagner cette guerre (contre Daech et le terrorisme), et pour la gagner il faut mettre tous les moyens. On ne va pas lutter avec des pistolets à plomb. Je préconise une mesure simple : le placement dans des centres de rétention fermés de tous les individus qui reviennent du jihad. Nous connaissons plusieurs milliers d'individus dangereux - 5.000 sont sous surveillance-, dont plusieurs centaines sont très dangereux. Il faut les placer dans des centres de rétention fermés. Il faut aussi que la justice soit implacable à l'égard de ceux qui portent atteinte à l'autorité de la République. Depuis les attentats de janvier, beaucoup de belles paroles se sont dissipées", a regretté Eric Ciotti.

"On ne peut pas combattre à la fois Bachar al-Assad et Daech"

Peu avant, c'est Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy, qui abondait dans le sens de l'ancien chef de l'Etat, qui a réclamé des "inflexions majeures" en matière de sécurité. "Il faut que notre réaction soit au niveau de cette menace. Nicolas Sarkozy a eu raison de dire qu'il fallait des inflexions. Je préconise pour ma part ces inflexions depuis des mois", a rappelé Claude Guéant sur RMC.

Selon lui, la première inflexion doit être diplomatique. "En Syrie, nous ne pouvons pas accumuler des objectifs contradictoires. Bachar al-Assad (le président syrien) est un dirigeant épouvantable, mais il n'est pas l'ennemi de la France, et les seules troupes qui combattent Daech au sol, ce sont les troupes syriennes. On ne peut pas combattre à la fois Bachar al-Assad et combattre Daech. Il faut hiérarchiser nos priorités. Commençons par combattre ceux qui nous font la guerre et la porte chez nous".

"Nous sommes face à une menace qui va durer"

Pour Claude Guéant, l'autre inflexion doit être en matière de sécurité intérieure. "Je suggère que l'on puisse déchoir de leur nationalité des personnes qui ont une nationalité étrangère en plus de la française. Ça fait partie de l'arsenal de protection. Et je suggère que le ministère de l'Intérieur puisse voir ses compétences élargies pour pouvoir renvoyer dans leur pays des étrangers qui chez nous se livrent de façon ouverte à du prosélytisme islamique".

"Il faut que nous nous mettions dans la tête que ça peut encore arriver et que nous sommes face à une menace qui va durer, ajoute l'ancien ministre de l'Intérieur. Le pays tout entier doit se mettre en posture de vigilance". Sous-entendu il faut renforcer la sécurité des lieux publics. "On ne peut pas parer à tout, mais on peut renforcer la protection".

P. G. avec Alain Marschall