10 septembre: "15% d'annulations dans nos restaurants et ça risque de s'accélérer", s'alarme Thierry Marx

"Vendredi, nous avons enregistré 15 % d’annulations de tables" pour la date du 10 septembre. "Et ça risque de s'accélérer", alerte ce samedi sur RMC Thierry Marx, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). La raison: la crainte des blocages annoncés le 10 septembre. "Les gens ont peur d’être bloqués, de manquer de transport, de ne pas trouver de train", appuie le chef étoilé dans Anaïs Matin.
Saison estivale "mauvaise" pour les restaurants
"Les entreprises dans l’hôtellerie, restauration, sont inquiètes de la situation depuis 1 an. On est en perte de stabilité", poursuit Thierry Marx, en référence au vote de confiance de François Bayrou le 8 septembre et sa potentielle démission. D'autant que la saison estivale a été "mauvaise" pour les restaurants et "difficile" pour les hôteliers, souligne-t-il.
"Aujourd’hui c’est pas par souci de profit que les entreprises répercutent leurs charges. On a augmenté les salaires, ceux des apprentis. On a eu cette énorme augmentation du coût de l’énergie, même s’il a un peu rebaissé. Le coût du gaz va remonter. Les entreprises répercutent comme elles peuvent", fait-il savoir.
Thierry Marx ne peut que constaster "l'arbitrage" opéré par les Français. ""Entre restaurant et loisir, ce sera loisir. Entre transport et restaurant, ce sera le billet de train, pas le dîner." Une situation difficile alors que "beaucoup d'entreprises n'ont plus de trésorerie." Dans ce contexte, le chef appelle à prendre la mesure de l’impact pour les entreprises de son secteur : "Il ne faut pas ajouter de l’inquiétude à l’inquiétude".
"Chacun fait ce qu'il veut"
Les autorités redoutent des actions multiples allant du blocage de gares, de raffineries et d’axes routiers, à des opérations de sabotage de radars automatiques et des manifestations classiques. "Chacun fait ce qu’il veut", résume une source sécuritaire, décrivant un mouvement "horizontal" et difficile à anticiper, porté par "la grogne et la colère". Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a dit vendredi ne pas croire à "des mouvements d'ampleur" mais estimé qu'il pourrait y avoir "des actions spectaculaires".
Dans les transports, SUD-Rail appelle les cheminots à la grève le 10 septembre, tout comme SUD Aérien qui vise le blocage des aéroports. La Confédération paysanne se joint aussi au mouvement, contrairement à la FNSEA.
Si les principaux syndicats de la SNCF (CGT-Cheminots, Unsa ferroviaire, CFDT-Cheminots) et de la RATP (CGT, FO, Unsa Mobilité et CFE-CGC) ont choisi de concentrer leur appel sur le 18 septembre, les menaces de perturbations dès le 10 suffisent déjà à déstabiliser l’hôtellerie-restauration.