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Aubry appelle Sarkozy à agir dès 2012 contre les déficits

Martine Aubry, candidate à la primaire socialiste pour la présidentielle, a réitéré dimanche son opposition à la "règle d'or" que souhaite faire adopter Nicolas Sarkozy et l'a enjoint à agir dès l'année prochaine pour réduire les déficits publics. /Photo

Martine Aubry, candidate à la primaire socialiste pour la présidentielle, a réitéré dimanche son opposition à la "règle d'or" que souhaite faire adopter Nicolas Sarkozy et l'a enjoint à agir dès l'année prochaine pour réduire les déficits publics. /Photo - -

PARIS (Reuters) - Martine Aubry a réitéré dimanche son opposition à la "règle d'or" et appelé Nicolas Sarkozy et le gouvernement à agir dès le...

PARIS (Reuters) - Martine Aubry a réitéré dimanche son opposition à la "règle d'or" et appelé Nicolas Sarkozy et le gouvernement à agir dès le budget 2012 pour réduire les déficits au lieu d'afficher des "slogans."

La candidate à la primaire socialiste a proposé à nouveau de supprimer 50 milliards des 70 milliards d'euros de niches fiscales existantes.

"Aujourd'hui, il voudrait nous dire 'union nationale'. Je lui dis 'oui, monsieur le président, il faut être sérieux, mais soyons-le tout de suite'. Il faut agir maintenant", a dit la maire de Lille sur BFM-TV et RMC.

"Pour moi, la politique, ce n'est pas des slogans, vous savez son slogan 'travailler plus pour gagner plus'. Aujourd'hui, c'est 'changeons la Constitution pour ne rien faire'", a-t-elle ajouté.

La "règle d'or" consiste à inscrire dans la Constitution l'objectif d'équilibre des finances publiques.

Martine Aubry se dit prête à discuter avec Nicolas Sarkozy dans le cadre d'une délégation socialiste des solutions à apporter à la crise.

Parmi les mesures pour réduire les déficits, parallèlement à la relance de la croissance, elle a mis en avant son projet d'annuler une large partie des niches fiscales.

VALLS FAVORABLE À LA RÈGLE D'OR

"Nous voulons en supprimer 50 milliards sur 70 milliards, a-t-elle dit. Aujourd'hui, nous avons des marges, ces marges ce sont ces niches fiscales."

Ces ressources seraient allouées "pour moitié à la baisse du déficit et pour moitié" aux "priorités" que sont "l'emploi, l'école, la sécurité."

Le gouvernement doit dégager dix milliards d'euros avant la fin août pour tenir ses engagements en matière de réduction des déficits publics et rassurer les marchés financiers.

L'opposition de gauche a presque unanimement rejeté samedi l'appel à l'unité nationale lancé par le Premier ministre François Fillon en faveur de la "règle d'or", qui ne pourra être adoptée sans elle.

Mais un autre candidat à la primaire socialiste, Manuel Valls, ouvre une brèche en se déclarant "favorable au principe d'une règle d'or" dans une lettre ouverte adressée aux autres postulants publiée dimanche par Libération.fr.

Il propose de "revoir le projet socialiste à l'aune de la crise", alors que la gauche voit dans cette "règle d'or" une "manoeuvre" de Nicolas Sarkozy.

Le Parti socialiste et les écologistes estiment que ce projet est un piège politique de la part d'un gouvernement qui, à leurs yeux, a contribué à la crise en multipliant depuis 2007 les exemptions fiscales.

Gérard Bon, édité par Jean-Philippe Lefief

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