Autisme: le président de "Vaincre l'autisme" en grève de la faim

- - AFP
Pour les enfants autistes, "la France ne prévoit rien" accuse M'Hammed Sajidi, président de l'association Vaincre l'autisme. Aussi, depuis 5 jours, il est en grève de la faim pour défendre le développement de structures spécialisées appliquant des méthodes d'éducation comportementales et notamment la Futuroschool dont il est le directeur.
Ouvert en 2009, l'établissement est menacé de fermeture par l'Agence régionale de santé d'Île-de-France qui exige une nouvelle évaluation pour renouveler ses autorisations. Ce que refuse l'association Vaincre l'autisme, qui affirme avoir déjà organisé cette évaluation externe par un organisme agréé. Cette évaluation l'a qualifié "d'établissement d'excellence".
"Les enfants autistes ont besoin d'aller à l'école"
"Les enfants ont besoin d'éducation, d'aller à l'école. Une éducation adaptée donne des résultats. Le ministère de l'Education nationale doit s'en occuper, il doit trouver les financements. Les financements pour les personnes autistes ne sont donnés que par la sécurité sociale, donc toujours sous l'égide la médicalisation", argumente M'Hammed Sajidi.
Les parents des 12 enfants scolarisés à la Futuroschool soutiennent l'action du directeur. Démir a constaté des progrès fulgurants chez son fils de 5 ans, Nolan, inscrit à la Futuroschool depuis 1 an: "Ses progrès sont hallucinants. Nolan était un petit garçon qui n'était pas propre, la Futuroschool a réussi à le rendre propre en 3-4 mois. C'est très efficace".
"On refuse les hôpitaux psychiatriques"
Il redoute aujourd'hui la fermeture de l'école: "On sera complètement démunis, on n'aura plus de prise en charge adaptée à ses besoins parce qu'on refuse catégoriquement les hôpitaux psychiatriques. Il aura l'école ordinaire, mais c'est insuffisant pour qu'il rattrape le train en marche".
La France fait figure de mauvaise élève pour son traitement de l'autisme, privilégiant les méthodes psychiatriques et psychanalytiques. Ce sont pourtant les méthodes éducatives et comportementales qui sont recommandées par la Haute Autorité de Santé.
La France a été condamnée par le Conseil de l'Europe, puis par le Tribunal administratif de Paris en juillet 2015 pour "carences" de prise en charge de l'autisme.