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Avec la piétonisation des voies sur berge, la pollution s’est déplacée: "je n’ouvre plus mes fenêtres"

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Dimanche, Anne Hidalgo, la maire de Paris, ouvre officiellement le parc "Rives de Seine", qui regroupe les quais rive droite et rive gauche qui ont été piétonisés.

Des aménagements sportifs, de loisirs, des espaces verts et des activités sont proposés aux Parisiens à partir d'aujourd'hui dans le nouveau parc des "Rives de Seine". Un aménagement rendu possible par la piétonisation des voies sur berge voulue par la mairie de Paris.

Pourtant, cette piétonisation présente des résultats assez contrastés en terme de pollution. Vendredi, AirParif a relevé une "amélioration globale de la qualité de l'air le long des quais, pouvant atteindre jusqu'à -25% à l'automne 2016 par rapport à 2015".

Mais pour autant, l'organisme en charge de mesurer la qualité de l'air constate une dégradation de cette qualité de l'air "autour des carrefours dans cette zone et à l'est de la zone", dès la fin de la portion piétonisée donc.

En direction de l'est parisien (à partir du quai Henri IV et sur le quai Anatole France), en fin de zone piétonnisée, les niveaux de dioxyde d'azote ont ainsi augmenté de 5 à 10%. Selon Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France, les résultats d'AirParif montrent que le scénario actuel "ne fait que déplacer le problème de pollution sans le régler".

"J’ai récupéré en bas de chez moi toutes les voies qui ont été fermées"

Cette dégradation de la qualité de l'air, les riverains de ces quartiers l’ont constaté. A l’image de Claude, qui habite au troisième étage d'un immeuble quai Henri IV, là où se termine la zone piéton. Les klaxons ont remplacé le calme de sa rue. Sans parler de la pollution qui a augmenté. "J’ai récupéré en bas de chez moi toutes les voies qui ont été fermées. Résultat, je n’ouvre plus mes fenêtres".

Et justement, ces voitures entraînent d'importants bouchons. Kamran, qui vit lui aussi dans le quartier, a dû revoir l'organisation de sa journée de travail: "Avant pour rentrer chez moi je mettais moins de 15 minutes, maintenant c’est 30 ou 35 minutes. Au lieu de manger chez moi, je mange sur place".

"C’est quelque chose qu’on doit apprendre à réguler"

De son côté, la mairie se défend. La coprésidente du groupe écologiste de Paris, Anne Souyris, présente un bilan très positif. "On voit qu’il y a moins de voiture, et -25% de pollution. Donc même s’il y a des nœuds qui résistent encore, c’est quelque chose qu’on doit apprendre à réguler".

En attendant, elle promet donc des améliorations. "C’est à nous pouvoirs publics de proposer des alternatives, comme des bus à haute qualité de service ou des carrefours intelligents. C’est à l’étude à la mairie de Paris", promet-elle.

La mairie de Paris l'assure, si aujourd'hui, le trafic a déjà diminué de 30%, ce chiffre devrait augmenter rapidement, quand les parisiens auront pris l'habitude d'abandonner leur voiture.