Borloo, l'homme qui fait peur à Sarkozy

« Le réveil de la politique » du lundi au vendredi à 5h50 sur RMC, avec Véronique Jacquier - -
« On a autre chose à faire que de penser à Jean Louis Borloo » me dit-on officiellement à l’Elysée. Et ce, même s'il est crédité de 11% des intentions de vote au premier tour contre un Nicolas Sarkozy à 21%, une Marine Le Pen à 20 % et une Ségolène Royal à 16 %. D’ailleurs, un conseiller de Nicolas Sarkozy ajoute que « notre boulot est d’être dans la tête des Français pour répondre à leurs préoccupations... ». Mais peu après, arrive cette remarque sur Borloo: « Jean Louis, c'est beaucoup de temps perdu même s’il a des qualités. Là, nous sommes dans le temps de l'expression mais le temps du rassemblement viendra un jour ». Autant dire que la possible candidature de l'ancien ministre n'est toujours pas prise au sérieux...
Les coups de fil de Sarkozy
Pour autant, Nicolas Sarkozy n'a pas vraiment apprécié son désir d'émancipation. D’ailleurs, le chef de l'Etat lui a passé plusieurs coups de fil, avant son émission sur France 2 le 7 avril, pour le persuader de rester à l'UMP. De même, le ministre centriste de la ville, Maurice Leroy, aurait été bien sermonné par le président pour avoir apporté un soutien un peu trop visible à Jean Louis Borloo. En coulisse c'est maintenant à l'UMP que les choses se jouent. Jean François Copé a prévenu les radicaux que s’ils quittaient l’UMP, comme l’a fait Jean-Louis Borloo, il fermerait le robinet de leur financement.
Borloo plus que jamais motivé
Mais Jean-Louis Borloo ne se laisse pas déstabiliser par ces petites intimidations. D’après son entourage, il est plus que jamais motivé pour proposer un projet alternatif à l'UMP et au PS et travaille actuellement au grand rassemblement des centristes. Cette semaine il consulte des chefs d'entreprise et des responsables d'associations. Samedi, il se déplace dans l'Hérault pour rencontrer les Français, comme il a l’habitude de la faire chaque semaine. L'un de ses proches me confie qu'il est persuadé d'incarner une manière de faire de la « politique autrement », comme le réclame les Français. Et la gesticulation droitière de certains membres du gouvernement le conforte dans sa position.
En marche vers l'Élysée?
Selon l'Elysée, Jean Louis Borloo n'est pas qu'un homme politique, c'est un « ami du président ». D'ailleurs, signe de leur bonne entente: on prétend que les deux hommes se téléphoneraient régulièrement. Mais un proche de Borloo précise que l'ancien Ministre souhaite avant tout se faire plaisir à lui, et non au chef de l'Etat. Il compte bien continuer à faire fi des petites histoires de partis pour inscrire son nom dans la grande histoire...
Ecoutez ci-dessous « Les coulisses de la politique » du mercredi 27 avril sur RMC avec Véronique Jacquier et Christophe Jakubyszyn: