"C'est de l'assassinat!": la colère des habitants de Marseille après l'effondrement

"C'est de l'assassinat!": la colère des habitants de Marseille après l'effondrement - RMC
Le corps d'une cinquième victime, un homme, a été découvert mercredi matin sous les décombres des immeubles vétustes qui se sont effondrés lundi dans le centre de Marseille.
Les corps de deux autres hommes et ceux de deux femmes avaient déjà été retrouvés par les secours mardi dans les ruines de ces immeubles du quartier très populaire de Noailles, où la colère des habitants se fait de plus en plus entendre.
"On savait très bien que ça risquait"
D’abord silencieuse, contenue lors d'un rassemblement devant la mairie du 1er et 7e arrondissement de Marseille, mardi soir, soudain, la colère éclate face à des élus:
"Assez! Ca serait jamais arrivé ailleurs, parce que c'est des riches. Parce que c'est des centres historiques et ils auraient été réhabilités il y a des années. Mais là parce que ce sont des immigrés et des pauvres, ils crèvent, effondrés sous leurs immeubles! C'est quoi ça? C'est de l'assassinat!" hurle un homme sorti de la foule.
Dans le rassemblement, Monique a tenu à être là pour qu’on ne puisse pas dire que personne n’était au courant: "On a laissé se dégrader des maisons, des immeubles alors qu'on savait très bien que ça risquait. On est très tristes et très en colère" lâche-t-elle sur RMC.
"Audit de l’habitat indigne"
"Il faut un plan Marshall, un plan d'urgence" explique, Bernard, qui espère une prise de conscience rapide. "Il faut une réelle volonté affichée de transformer cela concrètement et de le faire en concertation avec les habitants pour que ça ne se reproduise plus et qu'on passe à autre chose" plaide-t-il.
De nouveaux rassemblements sont prévus dans le quartier de Noailles, tout près des immeubles effondrés.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, promet un "audit de l’habitat indigne" à Marseille, un diagnostic qui se fera immeuble par immeuble, et qui doit aboutir à un "programme ambitieux de préservation des conditions de sécurité, avant d’envisager des aménagements nécessaires", avec la municipalité de Marseille.
Au total, selon les autorités, 5 à 8 personnes pourraient avoir été ensevelies sous les gravats.