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Calais : "Marre de voir ma ville associée à un bidonville"

Un campement sauvage de migrants, à Calais.

Un campement sauvage de migrants, à Calais. - Philippe Huguen - AFP

Si elle se réjouit de l'ouverture d'un campement humanitaire permettant d'accueillir dignement 1.500 migrants sur sa commune, Natacha Bouchard, la sénatrice-maire (Les Républicains) de Calais, invitée ce mardi de Jean-Jacques Bourdin, regrette que le gouvernement ait autant attendu avant de prendre cette décision.

En visite à Calais lundi, le Premier ministre Manuel Valls a confirmé la construction d'un campement humanitaire pour accueillir la majorité des centaines de migrants qui transitent par la ville en rêvant de rejoindre le Royaume-Uni. Le camp, financé notamment grâce au déblocage de 5 millions d'euros par l'Union européenne pour la France, devrait ouvrir début 2016 et accueillir 1.500 personnes. Si elle se réjouit qu'enfin les autorités réagissent, Natacha Bouchart, sénatrice-maire (Les Républicains) de Calais, regrette que le campement n'ait pas vu le jour plus tôt. "J'ai mis en place le terrain à disposition de l'État il y a tout juste un an, et effectivement il aurait pu être aménagé de façon digne et humanitaire il y a un an", a-t-elle regretté ce mardi chez Jean-Jacques Bourdin.

"Une sécurité pour les migrants et la population de Calais"

Reste que ce campement, "qui ressemble à un camp de réfugiés comme il y a en Allemagne où dans des camps humanitaires, présente l'avantage d'offrir une sécurité pour les migrants et la population de Calais". Il permettra également aux forces de l'ordre "de pouvoir appréhender les trafiquants et les passeurs".

Surtout, pour Natacha Bouchard, "ça renvoie une image beaucoup plus positive". "J'en ai marre que l'on voit ma ville associée à un bidonville. La population de Calais souffre, il fallait faire une proposition et Manuel Valls répond à une proposition que j'avais faite" en août dernier.

"1.500 places, c'est insuffisant"

Mais face à l'afflux de migrants et de réfugiés sur la commune, Natacha Bouchard sait que "1.500 places, c'est insuffisant alors qu'il y a aujourd'hui 3.500 migrants sur le territoire". L'élue demande donc "de la fermeté" pour qu'il n'y ait pas d'autres campements sauvages qui s'installent en marge du futur campement humanitaire. Natacha Bouchard en appelle également à la solidarité. "Ce centre de réfugiés ne doit pas être le seul. Il faut un plan global pour que dans différents pays d'Europe il y ait plusieurs lieux d'accueil et des solutions à chaque pays d'étape des réfugiés".

Philippe Gril avec Jean-Jacques Bourdin