Plusieurs têtes de cochons retrouvées devant des mosquées parisiennes: ce qu'il faut savoir

Des têtes de cochon ont été découvertes ce mardi matin devant plusieurs mosquées de l'agglomération parisienne et de la capitale, a annoncé sur X le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, dénonçant "des actes abjects".
Où se sont déroulés les faits?
Ces têtes de porc, animal considéré comme impur par l'islam, ont été découvertes devant une mosquée rue Marey dans le 20e arrondissement, devant une mosquée du 15e arrondissement, et deux dans le 18e arrondissement, comme RMC est en mesure de la confirmer.
Le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) s’est dessaisi au profit du parquet de Paris de faits similaires commis à Montrouge et Malakoff, dans le même département. Le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) s’est dessaisi de la même façon pour des faits similaires à Montreuil, ainsi que le parquet de Créteil (Val-de-Marne) pour des faits à Gentilly.
Au total neuf têtes de cochons ont donc été découvertes: quatre à Paris et cinq en proche banlieue.
Le mot Macron écrit à l'encre bleue sur les têtes
Plusieurs des têtes de cochon supportaient une inscription "MACRON" écrite à l’encre bleue, a appris RMC auprès du parquet de Paris. Le président de la République s'est d’ailleurs entretenu mardi avec les représentants de la communauté musulmane de Paris et leur a exprimé son "soutien".
Une enquête ouverte
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris qui centralise l’ensemble des faits. La brigade criminelle de la préfecture de police de Paris a été saisie d’une enquête pour "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion", un délit faisant encourir 1 an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Et pour "violence sans incapacité commise en raison de la race, l'ethnie, la nation ou la religion", un délit faisant encourir la peine de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
La piste d'une possible ingérence étrangère mentionnée par le préfet
"Il est évident qu’une telle action coordonnée interroge. On ne peut s’empêcher de penser à des actions précédentes qui étaient des ingérences étrangères. On reste très prudents", a indiqué Laurent Nunez, préfet de police de Paris.
"D'une lâcheté insondable": réactions fortes des autorités
Le préfet de Seine-Saint-Denis a assuré "son soutien à la communauté musulmane de Montreuil et de la Seine-Saint-Denis". Le préfet des Hauts-de-Seine a également dénoncé sur X des "actes inacceptables". A Paris, la maire PS Anne Hidalgo a condamné des "actes racistes" et a assuré de sa "solidarité avec la communauté musulmane", précisant que la Ville avait saisi la justice.
"Tout mon soutien aux responsables et aux fidèles des mosquées touchées par ces provocations insupportables. S'en prendre à des lieux de culte est d'une lâcheté insondable", a affirmé sur X le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a accusé Bruno Retailleau de "chauffer à blanc" l'islamophobie en France.
Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a dénoncé "une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane", appelant "à une prise de conscience et à une solidarité nationale", après s'être entretenu avec la ministre déléguée chargée de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé.
La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, ce qui fait de l'islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première en Europe.