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Cancer, la survie s'améliore: "J'ai envie de tout faire"

TEMOIGNAGE - Selon un rapport publié ce mardi, une large majorité de patients atteints d'un cancer de la prostate, du sein ou du côlon-rectum vivent cinq ans, voire dix ans, après le diagnostic de leur maladie. C'est le cas de Françoise à qui les médecins ont diagnostiqué un cancer du sein il y a sept ans.

En France, la durée de vie s'améliore pour les cancers les plus fréquents. En effet, une large majorité de patients atteints du cancer de la prostate, du sein et du côlon-rectum sont toujours vivants cinq ans, voire dix ans, après le diagnostic de leur maladie, selon une étude publiée ce mardi par l'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Institut national du cancer (INCa). Par exemple, selon ce rapport, la survie à cinq ans est passé de 72% pour les cancers de la prostate diagnostiqués au cours de la période 1989-1993 à 94% pour ceux diagnostiqués entre 2005 et 2010, soit une hausse de 22 points.

Cette augmentation de la survie du cancer s'observe aussi pour le cancer du sein, maladie qui a été diagnostiquée à Françoise il y a sept ans. Aujourd'hui, à 67 ans et après 18 mois de prise en charge (elle a notamment été accompagnée par l'association Etincelle, ndlr), les traitements ont été efficaces: elle se sent en pleine forme. "Je fais beaucoup de sport: de la gymnastique, des étirements, du stretch, de l'aquagym…", assure-t-elle à RMC.

"Ça peut toujours revenir"

En rémission depuis sept ans, cette retraitée heureuse profite désormais de la vie différemment. "Probablement que le fait d'avoir eu ce cancer donne envie de profiter plus du bien-être, confie-t-elle. J'ai envie d'aller au cinéma, d'aller voir une expo… J'ai envie de tout faire." Si Françoise n'a pas connu de rechute, elle reste toutefois très prudente: "Je pense que ça peut toujours revenir. Je l'ai toujours pensé parce que, à l'hôpital, j'ai vu beaucoup de femmes en récidive. Pour autant, je ne m'inquiète pas".

Comme Françoise, beaucoup de femmes continuent à vivre après un cancer du sein. Selon le rapport de l'InVS et de l'INCa, l'augmentation de la survie du cancer du sein passe de 80% sur la période 1989-93 à 87% entre 2005 et 2010. Mais certains cancers ne connaissent pas les mêmes améliorations rappelle Agnès Buzyn, présidente de l'Institut national du cancer. "C'est notamment le cas des cancers liés à des facteurs de risque connus, comme le tabac et l'alcool. Je pense notamment au cancer du poumon et au cancer des voies aéro-digestives supérieures, souligne-t-elle. Pour ces cas-là, la survie ne s'est quasiment pas améliorée. Ce qui veut dire qu'on doit mettre tous nos efforts sur l'arrêt du tabagisme".

Selon l'étude, cinq après le diagnostic d'un cancer du poumon, moins de deux personnes sur dix sont encore en vie.

M.R avec Antoine Boyer