Célébrations du 8 mai 45: le tourisme mémoriel en plein boom

Les sites consacrés à l'histoire de la Seconde guerre mondiale, notamment la Normandie, ses musées et ses plages du débarquement, connaissent un engouement sans précédent, avec 61% de hausse de fréquentation en un an. Reportage RMC dans le Calvados.

Les Français se sont-ils trouvé une nouvelle passion ? Le tourisme de mémoire ou tourisme mémoriel. Depuis un an, les sites consacrés à l'histoire de la Seconde guerre mondiale ont connu un énorme succès. Particulièrement visitée : la Normandie avec ses plages du débarquement et ses dizaines de musées qui regorgent de véhicules d'époque, de chars, dont certains fonctionnent encore parfaitement. En 2014, le nombre de visiteurs a augmenté de 61% en un an.

"C'est magnifique ce qu'ils ont fait ces gens-là"

Et leur emploi du temps est bien rempli: "Omaha Beach, cimetière américain, les plages de Juno et de Gold…", énumère Tom, 10 ans, originaire de Bourgogne. La Seconde Guerre mondiale, c'est le thème choisi par ses parents pour ses vacances.

Si l'on croise beaucoup d'enfants, ces lieux attirent toutes les générations, sans distinction. Certains reviennent ici régulièrement, comme un pèlerinage. Ainsi de Lucette, qui connait ces musées par cœur. Mais à chaque fois, devant les photos des jeunes soldats américains débarqués en 1944, c'est la même émotion. "Quand on voit ces gens-là, ça coupe le souffle, explique Lucette, des trémolos dans la voix. C'est beau ce qu'ils ont fait, c'est magnifique".

Au musée de Sainte-Mère-Église, "on apprend le respect des anciens"

Sur ces sites, tout est fait pour ramener les visiteurs 70 ans en arrière. Au musée Sainte-Mère-Église, la petite ville où se sont posés les premiers parachutistes français et américains, on embarque aux côtés des soldats américains de la 82e. L'effet est garanti et permet de ressentir un peu de ce qu'ont vécu les soldats. Alain espère y revenir bientôt avec ses petits-enfants, "pour leur apprendre le respect des anciens, des gens qui sont venus là et qui ont souffert. Ils en ont bavé quand même".

Avec les plus jeunes, au plus près des lieux où l'histoire s'est jouée, ce tourisme de mémoire joue parfaitement son rôle éducatif. Kilian a fait le voyage depuis Marseille avec son grand-père. "Ce qui me plaît c'est que des étrangers sont venus nous protéger. Le monde doit se serrer les coudes au lieu de se faire la guerre. Si un pays en attaque un autre, il faut que d'autres pays viennent aider", estime le jeune garçon, qui apprend là les valeurs de solidarité.

Philippe Gril avec Céline Martelet