Chrétiens d'Orient: "Il faut garder espoir"

En ce lundi de Pâques, RMC s'est arrêtée sur la situation des chrétiens d'Orient. Des minorités religieuses persécutées par l'organisation Etat islamique. Témoignages de ces chrétiens réfugiés en France.

Loin de chez eux, déracinés, les chrétiens d'Orient réfugiés en France se regroupent dans les églises pour célébrer ensemble cette fête de Pâques. En Syrie, 40% des chrétiens ont fui leur pays depuis le début de la guerre en 2011. C'est encore pire en Irak. 90% des chrétiens d'Irak ont fui leur pays entre 2003 et 2014.

Le gouvernement français tente de favoriser l'accueil des chrétiens d'Orient. Paris a d'ailleurs déjà accordé 1 500 visas d’asile à des chrétiens d’Orient depuis le mois de juillet 2014.

"Je ne voulais pas partir"

Certains sont en France depuis des années, d'autres sont arrivés il y a seulement quelques mois. Tous ici, ont une histoire douloureuse. Mickael a 17 ans tout juste. Il a fui la Syrie en 2013: "On était en danger, surtout les Chrétiens. Je ne voulais pas partir mais je n'ai pas eu le choix".

Mélad a lui aussi vécu ce déracinement brutal. Il y a 5 ans, il est blessé dans l'attentat de la cathédrale de Bagdad, et est accueilli en France pour être soigné. Cela fait 5 ans qu'il n'a pas revu sa famille: "Ça me manque de parler avec ma mère, de voir mon père rentrer du travail, de parler avec mes frères. Il y a toujours quelque chose qui manque dans ma vie".

"Il faut recommencer notre vie en France"

Kako a quitté Mossoul en Irak en août dernier avec sa femme et ses enfants, quand les jihadistes de l'Etat islamique ont pris le contrôle de la ville. Il a obtenu l'asile et vit maintenant à Sarcelles, en région parisienne: "On a quitté la maison, tout ce qu'on a fait. On a fait les bagages et on a tout abandonné. Ma maison était pleine de meubles. J'ai quitté mes souvenirs, ma culture, mes amis, tout. C'était une décision très dure pour moi, mais j'étais obligé. On était désespéré mais maintenant il faut recommencer notre vie en France, il faut garder l'espoir".

Tous ont obtenu le statut de réfugié politique. Ils ont de toute façon interdiction de retourner dans leur pays, pendant 10 ans.

Dimanche, le pape François a prié pour la fin des persécutions contre les chrétiens. "Aujourd'hui, nous voyons nos frères persécutés, décapités pour leur foi souvent avec notre silence complice".

Devant le conseil de sécurité de l'Onu le 27 mars, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a eu des mots très forts : les chrétiens d'Orient sont "en train d'être éradiqués", "ils sont victimes de génocide culturel".

La rédaction avec Marie Régnier