Collard: "On veut nous imposer Jean-Marie Le Pen? Eh bien, on le met dans un coin et il fait ce qu'il veut"

Marion Maréchal-Le Pen, Gilbert Collard, Marine et Jean-Marie Le Pen, au temps de l'union, avant que la famille ne se déchire (photo prise en mai 2013, à Paris). - Eric Fefferberg - AFP
Décidément, le Front National a du mal à se débarrasser de Jean-Marie Le Pen. La cour d'appel de Versailles a confirmé mardi la suspension du congrès postal du Front National sur les changements de statut du FN, qui permettait l'éviction du co-fondateur du parti. Les juges entérinent la décision rendue le 8 juillet dernier par le Tribunal de grande instance de Nanterre. C'est la troisième victoire judiciaire de Jean-Marie Le Pen, qui a immédiatement pointé du doigt "la défaite de monsieur Philippot", le bras droit de Marine Le Pen.
"C'est exaspérant, c'est lamentable"
Et maintenant, que va faire le parti ? "Soit on fait un pourvoi en cassation, mais qui ne sera pas suspensif et va durer un an, soit on fait un congrès physique (du parti)", a expliqué Gilbert Collard ce mercredi dans Bourdin Direct. "Il faudrait absolument qu'il ait lieu avant les régionales. On peut y arriver (malgré les délais très courts avant les élections de décembre)". Seul un congrès physique, que voulait absolument éviter Marine Le Pen, peut décider d'une éviction de Jean-Marie Le Pen.
Gilbert Collard ne digère pas cette nouvelle défaite devant la justice. "C'est exaspérant, c'est lamentable, que dire d'autres. La France est assaillie de problème et on a un vieux chef à la Offenbach qui mène un combat procédural qui dérange l'organisation et la dynamique du mouvement". "Il fait du tort au Front National et au Rassemblement Bleu Marine, mais c'est un tort qui s'évaporera très vite car il est purement procédural", anticipe le député Rassemblement Bleu Marine.
"Moi j'en ferai une potiche judiciaire"
"Puisque la justice en fait une prothèse judiciaire, moi j'en ferai une potiche judiciaire, poursuit Gilbert Collard. On veut nous l'imposer, eh bien on le met dans un coin et il fait ce qu'il veut, mais il ne parle plus au nom du FN. Puisque c'est la justice qui nous l'imposerait, c'est elle qui assumerait la responsabilité de ses propos en quelque sorte".
Le député en a profité pour dénoncer les critiques qui pèsent sur le FN, englué dans cette histoire de famille. "On devrait nous soutenir dans notre démarche et non pas essayer de nous caricaturer. Ce n'est pas juste", estime Gilbert Collard.