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Combien vont rapporter les législatives aux partis politiques ?

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Dès dimanche soir, les trésoriers des partis politiques ont commencé à faire leurs calculs. Car en fonction de leurs résultats, les partis obtiennent un financement de l'Etat : chaque voix exprimée rapporte en moyenne 1,70€ par an aux partis.

Pour les partis politiques, l’heure n’est pas uniquement aux tractations en vue du second tour. Le temps est aussi venu de faire des calculs : car en fonction des résultats obtenus, les partis obtiennent un financement de l’Etat. Chaque voix exprimée rapporte en moyenne 1,70 euro par an aux formations politiques, à condition d’atteindre 1% dans au moins 50 circonscriptions.
Sans surprise, le PS arrive en tête du classement, suivi par l'UMP. Le Front national complète le podium : son bon score lui permet de passer d'une subvention de 1,8 million à 6 millions d’euros par an, soit un gain triplé en 5 ans. Suivent le Front de gauche et EELV. Pour le MoDem de François Bayrou, c'est la catastrophe : l'aide de l'Etat s'élèvera à moins de 800 000 euros par an (voir classement ci-dessous).

« Si ça fonctionne bien, c’est une machine de guerre »

Pour les partis, cet argent permet par exemple de s'occuper des fédérations locales, souvent délaissées lorsque les fonds manquent. « Ce que nous n’avons plus fait depuis cinq ans, c’est irriguer nos fédérations départementales », explique à RMC Wallerand de Saint-Just, trésorier du Front national. « Nous allons nous employer dans les mois et années qui vont venir à les remonter, à les refaire fonctionner au mieux. Ça permet aux fédérations de louer des permanences et de recommencer à imprimer du papier, à dépenser de l’essence, bref, toute dépense normale. Il n’y a pas que le siège du FN, il y a 90 succursales. C’est assez considérable, d’ailleurs ! Et si ça fonctionne bien, c’est une vraie machine de guerre. »

« C’est un système équilibré »

Pascal Jan est vice-président du Cercle des constitutionnalistes, et spécialiste des finances publiques. Pour lui, il s'agit d' « un système équilibré, parce que les grands partis politiques sont financés à la hauteur de leurs ambitions. Mais ça n’empêche pas non plus les formations politiques naissantes, et relativement représentatives au niveau local, d’accéder à ce financement », explique-t-il, tout en avertissant : « Encore une fois, c’est un financement public ! S’il n’y avait pas de financement public, ce serait un financement privé. Là, on tomberait dans l’inégalité complète, selon la sociologie des membres des différents partis politiques, et leur positionnement sur l’échiquier politique. »

Les résultats détaillés (par an et en €) :

1. Parti socialiste : 12,9 millions
2. UMP : 11,9 millions
3. FN : 5,9 millions
4. Front de gauche : 3 millions
5. EELV : 2,4 millions
6. Divers droite : 1,5 million
7. Divers gauche : 1,4 million
8. Nouveau centre : 968 000
9. Centre pour la France (MoDem) : 778 000
10. Radical de gauche : 729 000
11. Parti radical : 545 000
12. Extrême gauche : 431 000

La Rédaction, avec Benjamin Smadja