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Compétitions de jeux vidéo: "Un sport à part entière"

Une compétition de e-sport à Londres. (Photo d'illustration)

Une compétition de e-sport à Londres. (Photo d'illustration) - Leon Neal - AFP

TÉMOIGNAGE - L'examen de la loi "pour une République numérique", qui prévoit de pourvoir un cadre juridique aux compétitions de jeux vidéo, a débuté ce mardi à l'Assemblée nationale. RMC a rencontré un joueur professionnel, Broken, de l'équipe Vitality.

Plus de deux tiers des Français jouent aux jeux vidéo. Deux parlementaires, désignés mardi par Manuel Valls, ont pour mission de règlementer les compétitions de e-sport, ou sport électronique, afin de les développer en France. La première réunion se déroule ce mercredi. Les propositions définitives sont attendues d'ici le mois de juin 2016.

Mardi a débuté à, l'Assemblée nationale, l'examen de la loi pour une République numérique, qui prévoit de pourvoir un cadre juridique aux compétitions de jeux vidéo. La France, en pointe sur le secteur des jeux vidéo, voit depuis des années ses talents s'exporter ailleurs dans le monde, notamment pour des raisons fiscales et de sécurité financière.

"Beaucoup de sacrifices"

Et tout comme en sport, les compétitions de jeux vidéo comptent leur lot de joueurs professionnels. RMC a rencontré l'un d'entre eux: dans les compétitions, on l'appelle "Broken".

"Je suis capitaine de l'équipe Vitality", se présente-t-il ce mercredi au micro de RMC. "C'est mon emploi, je suis professionnel".

De son vrai nom Kévin Georges, ce jeune homme de 24 ans joue au niveau européen et gagne entre 600 et 4000 euros par mois, au prix d'un entraînement intensif.

"Ça fait dix ans, à peu près, que je joue aux jeux vidéo", indique-t-il. "On va commencer nos entraînements vers 18, 19 heures. Ça va principalement se terminer, je dirais, entre minuit et deux heures du matin. Plus généralement, c'est cinq jours par semaine. Notre vie tourne autour de ça. C'est beaucoup de sacrifices pour être au top du niveau".

"Ça a tous les codes du sport"

La spécialité de Kévin alias Broken? Le jeu de guerre Call of Duty, qu'il compare à un sport de haut niveau:

"Ça a tous les codes du sport: ça demande de la rigueur, de la concentration, de la discipline. C'est vraiment quelque-chose de super stratégique. Quelque-chose qu'il faut répéter, travailler jour après jour. Il ne faut pas se focaliser sur le jeu des adversaires, pour pouvoir les contrer ou s'adapter à leur jeu. Aujourd'hui, je peux dire qu'on est un sport à part entière".

Prochaine étape pour Kevin et son équipe: la phase finale de la ligue mondiale de Call Of Duty, ce mercredi soir. Selon le syndicat national du jeu vidéo, 800 nouveaux emplois devraient être créés en France par le secteur des jeux vidéo d'ici la fin de l'année.

C. P. avec Anaïs Bouitcha