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Contre la loi El Khomri, l'Unef promet "une manifestation, avec des étudiants dans la rue"

Le président de l'Unef, William Matinet, a été très clair, ce mercredi sur RMC: il "va pousser" dans le sens de l'organisation d'une journée de mobilisation étudiante pour protester contre le pré-projet de loi de la ministre du Travail. "Cette réforme n'a rien à envier à celle proposée par Villepin en 2006, avec le contrat première embauche (CPE)", a-t-il tonné.

"Cette loi travail, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase". Le président de L'Unef, William Martinet, a promis une journée de mobilisation étudiante "courant mars" pour protester contre la loi El Khomri, ce mercredi sur RMC. "Ça veut dire manifestation, avec des étudiants dans la rue", a-t-il clairement énoncé. "Chez les jeunes, il y a de la colère, de la contestation", "un véritable ras-le-bol", a répété le président du principal syndicat étudiant, qui a participé mardi soir à l'intersyndicale à Montreuil.

"Cette réforme n'a rien à envier à celle proposée par Villepin en 2006, avec le contrat première embauche (CPE)", a-t-il tonné, en référence à la victoire des étudiants, il y a dix ans, qui avaient contraint le gouvernement à faire machine arrière après une mobilisation monstre. "On nous propose toujours la même chose: déréguler, fragiliser le code du travail, expliquer aux jeunes qu'il va falloir accepter la précarité", a-t-il déploré.

L'Unef "demande le retrait du plafonnement des indemnités prud'homales"

"On nous explique que, quand on est jeune, il faut accepter la précarité quand on est étudiant: on travaille à côté de nos études", a développé William Martinet. "On nous explique qu'il faut accepter la précarité pendant l'insertion professionnelle: on enchaîne les CDD, les stages, les services civiques, qui sont payés la moitié du Smic. Et avec la loi travail, on nous explique que la précarité, c'est pour tout le reste de notre vie", a-t-il dénoncé. "On n'a pas envie d'être une génération pour qui la précarité, c'est la seule perspective".

L'Unef, qui signé le communiqué de l'intersyndicale mardi, "demande le retrait du plafonnement des indemnités prud'homales", qui "crée un nouveau concept dans le code du travail, qui est un droit au licenciement abusif", a regretté William Martinet. Le texte prévoit notamment de plafonner les dommages et intérêts prud'homaux en cas de licenciement abusif, qui vont passer à quinze mois de salaire maximum, soit moitié moins qu'aujourd'hui.

"Des indemnités fixées en fonction de l'ancienneté, donc les jeunes auront droit à des plafonds d'indemnité extrêmement bas", s'est-il alarmé, redoutant que "les jeunes dans l'entreprises soient considérés comme jetables". "On a besoin d'une manifestation, on va pousser dans ce sens-là", a-t-il conclu.
C. P.