Coofficialité du français et du corse: "Ma première langue, c'est le corse"

La langue corse est menacée de disparition, selon l'Unesco. (Photo d'illustration) - AFP
Ce lundi, Manuel Valls reçoit Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse et Jean-Guy Talamoni, le président de l'Assemblée de Corse en fin d'après-midi, à 17h30. Et l'une des revendications des élus nationalistes corses est ce que l'on appelle la coofficialité du français et du corse. C'est la reconnaissance officielle de la langue corse sur l'île, au même titre que le français.
Aujourd'hui, dans la sphère publique, dans les documents administratifs par exemple, seul le français est autorisé car c'est la seule langue officielle de la République, la seule reconnue dans la Constitution.
"Les gens, entre eux, parlent corse"
Une revendication portée par les élus, et réclamée par 90% des Corses, d'après la dernière étude Opinionway (2013), comme a pu s'en rendre compte RMC, qui s'est déplacée à Bastia. Et dans les rues de la seconde ville la plus peuplée de l'île, pour entendre parler corse, il suffit de s'enfoncer dans les ruelles, près du port.
"On entend parler corse de partout, raconte ce passant au micro de RMC. Que ce soit au village, dans les rues, etc. Les gens, entre eux, parlent corse".
Pierre, lui, est né dans un petit village des montagnes. La première langue qu'il a parlée, ce n'est pas le français.
"Ma première langue, la mienne, c'est le corse, estime-t-il. Parce que mon père, ma mère, mon grand-père, ne me parlaient qu'en corse. Et c'est quelque-chose qu'on a en nous".
"Mettez-vous une seconde à notre place"
Pourtant aujourd'hui, sur l'île, à l'école, dans l'administration, seul le français est la langue officielle. Giuseppe Turchini, qui enseigne le corse, se bat lui aussi pour que sa langue soit reconnue:
"Vous accepteriez, vous, franchement, de renoncer au français? Mettez-vous une seconde à notre place!"
La langue corse, aujourd'hui est en péril. L'Unesco l'a classée parmi les langues menacées de disparition.