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Création d'une association de victimes du 13 novembre: "Il faut mieux gérer ces moments"

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- - MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

TEMOIGNAGES - L'association, baptisée "13 novembre: fraternité et vérité", a été lancée ce mercredi, deux mois jour pour jour après les attentats à Paris. Composée pour le moment d'une quinzaine de membres, elle a pour but "d'agir pour la manifestation de la vérité".

Une association de victimes des attentats du 13 novembre s'est constituée ce mercredi, avec le but "d'agir pour la manifestation de la vérité" en étant "attentif à ce que fait la justice" et de stimuler "la fraternité entre ses membres", afin de leur permettre de "supporter l'insupportable" a annoncé la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac). Elle a été baptisée "13 novembre: fraternité et vérité" et compte pour l'instant une quinzaine de membres. Mais elle pourrait à terme accueillir des centaines de personnes, blessées physiquement ou psychologiquement, proches de victimes décédées ou traumatisées.

"C'était notre chance"

Emmanuel est l'un de ses membres. Le 13 novembre dernier, il s'est enfui du Bataclan: "Quand on a vu ces gens se lever et se faire tirer dessus, on s'est regardé et on s'est dit 'Si on y va tous ensemble, il y en a plus qui auront la chance de survivre'. C'est pour cela qu'on s'est tous levés d'un coup. On savait que c'était notre chance". Aujourd'hui, il explique le but de cette association: "Proposer une aide et on ira la chercher avec les dents s'il faut".

Car les questions sont multiples: Est-ce que les séances avec mon psychologue sont prises en charge ? Mon assurance me propose un avocat que dois-je faire ? Je n'ai pas été blessé ai-je droit à une indemnisation ? Ces questions, l'administration ne sait pas forcément y répondre. L'association demande donc la mise en place d'un guichet unique: "Une adresse avec un numéro de téléphone qui répond et répond à toutes les questions. Et qui, quand elle ne sait pas, prend les informations et nous les donne."

"Soutenir ma sœur et ses amis"

"Si un jour cette situation se reproduit, il faut absolument mieux gérer ces moments-là car c'est de la souffrance en plus", poursuit encore Emmanuel, actuellement vice-président de l'association. Clara est, elle aussi, membre de l'association. Elle représente sa sœur, toujours hospitalisée, touchée de sept balles à la terrasse de la Belle équipe où elle fêtait son anniversaire. "Au-delà du côté administratif, de la coordination, de l'accès au droit, je suis là pour le côté psychologique de soutien pour ma sœur et ses amis. Ils n'ont que 24 ans".

Et de donner de leurs nouvelles: "Ma sœur est chargée de projet, elle allait être embauchée. Là, elle a toujours des soins en cours, elle ne marche pas. Hida, elle, ne pourra plus jouer au foot. Eva, la première chose qu'elle a dite c'est 'Maman, je veux danser'. Elle a sa jambe amputée…" "J'espère donc que cette association sera un cocon pour ces jeunes afin qu'ils ne soient pas seuls".

Maxime Ricard avec Claire Andrieux