De plus en plus d'Irakiens quittent l'Allemagne: "La guerre c'est mieux que ce que nous vivons ici"

- - AFP
Un rêve qui vire au cauchemar. Ce jeudi, devant le comptoir d’Iraqi Airways, à l’aéroport de Berlin, une quarantaine de réfugiés irakiens enregistrent leurs valises traînées sur la route des Balkans il y a quelques mois. A la main, un aller simple pour Bagdad. Déçu, Hamed s’est rendu compte que les autorités allemandes ne lui permettraient pas de faire venir sa famille: "Ce n’est pas possible de les ramener. Alors je vais retrouver ma famille en Irak."
D’autres, comme Aram, n’ont pas supporté l’engorgement des structures d’accueil. "Dans les camps, on nous parque, assure-t-il. On ne peut pas dormir, se laver correctement, ni même se reposer." A Berlin, il n’existe qu’un seul bureau d’enregistrement des demandes d’asiles. Sur place, il y a foule et certains font la queue depuis des semaines voire des mois. Entre l’attente dans le froid, et la nervosité qui génère des bagarres, Salam craque: "La guerre c'est mieux que ce que nous vivons ici ! Si j’avais les 300 euros pour prendre ce vol, je repartirais immédiatement".
Selon la compagnie Iraqi Airways, une centaine de réfugiés quittent chaque semaine l’Allemagne, direction Bagdad. Plus précisément, alors qu'ils étaient environ dix chaque mois à vouloir quitter l'Allemagne au début de l'année 2015, au dernier trimestre, l'ambassade d'Irak a délivré 1.250 passeports provisoires pour ces Irakiens qui veulent rentrer.