Démarchage téléphonique: "Ils vous importunent, je suis un peu méfiant"

Si vous vous inscrivez sur liste rouge, le démarchage téléphonique pourra être sanctionné. (Photo d'illustration) - AFP
D'ici quelques mois, vous pourrez enfin dire adieu au démarchage téléphonique. C'est en tout cas l'ambition d'une disposition de la loi Hamon, publiée jeudi au journal officiel. Pour ne plus être dérangé par des appels incessants, vous n'aurez qu'à vous inscrire sur une liste rouge. L'inscription sera gratuite et elle vaudra pour les lignes fixes et les portables.
Et la grande nouveauté de ce dispositif, c'est que cette liste "anti-démarchage" sera désormais contraignante: si les démarcheurs persistent à vous contacter, ils seront désormais sous le coup de sanctions et s'exposeront à une amende de 75.000 euros.
"Ils veulent toujours vous vendre quelque-chose"
Les premières victimes de ces démarches téléphoniques sont souvent les personnes âgées. Plus vous passez de temps à la maison, plus vous subissez la tyrannie de ces appels à but commerciaux. Bernard Dussaux, 80 ans, a trouvé la parade: quand il ne connaît pas le numéro qui s'affiche, il laisse sonner.
"Ils vous importunent, de toute façon, témoigne-t-il au micro de RMC. Et puis, ils veulent toujours vous vendre quelque-chose: des fenêtres, des portes… Je suis un peu méfiant".
"Cette liste devient obligatoire"
Pour éviter ces désagréments, Olivier Gayraud, le juriste de l'association Consommation défense Logement et cadre de vie (CLCV) mise beaucoup sur la nouvelle liste rouge.
"Le texte de loi prévoit que les professionnels auront l'obligation de respecter le désir de ne pas être démarché par tous les consommateurs qui seront inscrits sur cette liste, explique-t-il. Cette liste devient obligatoire et donc beaucoup plus efficace".
"Ca nécessite des démarches"
A une exception près, comme le rappelle le sénateur Jacques Mézard, spécialiste du dossier:
"On a inversé le système et pour ne pas recevoir ces appels, il faut se faire inscrire sur une liste: ça nécessite des démarches", estime-t-il. En conséquence, l'élu redoute que le dispositif n'ait pas beaucoup d'inscrits à la rentrée prochaine.