Des Chinois au capital de l'aéroport de Toulouse: "On brade l'intérêt général"

Un consortium chinois va rentrer au capital de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. - AFP
Pas tout à fait sous contrôle chinois, mais presque. L'aéroport de Toulouse devrait appartenir au consortium chinois Symbiose à hauteur de 49,99%. C'est ce que disait Emmanuel Macron, jeudi soir, dans un communiqué.
Le ministre de l'Economie précise qu'il ne s'agit pas d'une privatisation, mais bien d'une ouverture de capital. La cession des parts de l'Etat représente 308 millions d'euros.
Les collectivités locales et l'Etat restent majoritaires avec 50,01% du capital. Emmanuel Macron ne donne pas de date à la cession, mais il ne pourra intervenir qu'à l'issue d'une procédure de consultation du comité d'entreprise de l'aéroport.
"Quand on fait un appel d'offre mondial, il y a de grandes chances que le gagnant soit un consortium étranger", souligne Alain Di Crescenzo, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Toulouse. "Donc acte, il n'y a pas de bonnes ou mauvaises nouvelles. Ce qui est important c'est d'avancer".
"L'offre chinoise était la plus intéressante"
Pour Emmanuel Lechypre, éditorialiste économique RMC et BFMTV, il n'y a d'ailleurs pas de raisons de s'inquiéter. "C'est une concession faite au Chinois, mais l'Etat reste majoritaire. L'offre du consortium était la plus intéressante sur le plan financier et sur le plan commercial. Ils ont déclaré qu'ils pourraient doubler le trafic. On va faire venir des touristes et des hommes d'affaires chinois."
Mais cette vente en inquiète certains qui y voient un abandon de l'intérêt général. Jean-Louis Chauzy est le président du Conseil économique social environnemental régional (Ceser) de la région Midi-Pyrénées. Il dénonce une erreur de l'Etat.
"L'Etat saborde l'intérêt général de la France", fulmine-t-il. "Le choix de vendre des aéroports neuf ans après les autoroutes, est une erreur et une faute. Ils commencent par Toulouse en oubliant que cet aéroport a une notoriété mondiale avec Airbus. C'est de la folie. On brade l'intérêt général et c'est insupportable".