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"Des départs de feu, des rats qui prolifèrent": la mairie de Marseille intervient face à la grève des éboueurs

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Dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story, l’adjoint à la mairie de Marseille Sébastien Barles a expliqué l’intervention de la municipalité face à la grève des éboueurs. Des tonnes de déchets jonchent les rues et s’envolent vers la mer.

Des poubelles à ciel ouvert, avec le mistral qui souffle. Près de 3.000 tonnes de déchets accumulés dans les rues de Marseille commencent à être balayées par des rafales, en pleine grève des éboueurs. Face au nouveau blocage entre les syndicats et la métropole, la mairie a décidé d’intervenir pour protéger les habitants et l’environnement, avec la crainte d’une pollution de la Mer Méditerranée. Avec des camions privés, mais aussi le soutien des marins-pompiers. C’est donc l’armée, une unité de la Marine nationale en l’occurrence, qui va contribuer à dégager les rues de Marseille.

"Le maire a pris ses responsabilités face à l’incurie d’une métropole qui ne fait rien, avec des conflits à répétition, explique Sébastien Barles, adjoint à la mairie de Marseille en charge de la transition écologique, dans ‘Apolline Matin’ ce mardi sur RMC et RMC Story. Vous vous souvenez de l’épisode automnale, où on avait eu un véritable écocide, avec une marée de plastiques arrivant sur les plages de Marseille. On ne veut pas que cela se reproduise. Donc le maire de Marseille a décidé de mobiliser des camions-bennes dès aujourd’hui à cause du mistral, des incendies à répétition dans les poubelles qui jonchent les rues. Il a mobilisé également les marins-pompiers de la ville de Marseille, donc l’armée, pour faire face à cette crise des ordures qui ne peut plus durée."

"Les marins-pompiers sont intervenus hier (lundi) et même le week-end dernier, parce qu’il y a des incendies, ajoute l’adjoint de Benoit Payan. Il y a un tel ras-le-bol des Marseillais qu’il y a des départs de feu. Avec le vent, ça devient très dangereux. C’est pour cela qu’il fallait une intervention. Il y a un problème d’ordre public, il y a une urgence impérieuse, une urgence sanitaire aussi parce qu’on voit de plus en plus de rats qui prolifèrent, qui rentrent dans les maisons. Ce n’est plus tolérable. Et puis il y a cette urgence environnementale, avec des déchets plastiques notamment qui s’envolent vers la mer. Il fallait agir. Le maire a pris ses responsabilités, a fait face à cette situation exceptionnelle. On déplore la mauvaise gestion de la métropole."

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"Il faut réfléchir à une vraie politique de déchets, mais ce n’est pas fait depuis des années"

"La facture sera envoyée à la métropole, bien évidemment", assure Sébastien Barles, qui ne comprend pas la manière dont est gérée ce dossier. "Le problème, c’est qu’on n’a pas la main, souligne-t-il. La politique des déchets doit être pensée à l’échelle métropolitaine. Il faut réfléchir à une vraie politique de déchets, mais ce n’est pas fait depuis des années. On n’a pas du tout par exemple de réduction à la source, de valorisation des déchets. On valorise deux fois moins nos déchets que dans d’autres grandes métropoles. On a 40% de déchets en plus qu’à Lyon par exemple."

Mais comment ferait la mairie pour négocier avec les syndicats, notamment FO ? "Force Ouvrière, c’est le produit d’un système de cogestion par nos prédécesseurs, estime Sébastien Barles. Sous Gaudin, c’était le cas. Il faut reprendre complètement le dialogue social sur la question des déchets. Il faut former les agents, ne pas attendre le dernier moment pour négocier. Ça fait des années que la Chambre régionale des comptes pointe cette mauvaise gestion au niveau des déchets. Il fallait agir plus tôt. Et il faut éviter qu’il y ait des épisodes récurrents. A l’automne dernier, on a eu une crise pas possible. Les Marseillais n’en peuvent plus. Il faut améliorer le dialogue social, faire en sorte que tous les syndicats soient bien représentés, écoutés, avec de vraies conditions d’amélioration pour les agents et de valorisation de leur métier."

LP