Dijon, Joué-les-Tours… : Pierre-Henry Brandet redoute une possible contagion

Un automobiliste a foncé dimanche sur des passants faisant onze blessés à Dijon - ARNAUD FINISTRE / AFP
Vers 20h00 ce dimanche dans le centre-ville de Dijon, un automobiliste a foncé à cinq endroit différents sur des passants, faisant onze blessés dont deux graves même si leurs pronostics vitaux ne sont pas engagés. Certains témoins disent "avoir entendu crier 'Allahu Akbar' (Dieu est le plus grand en arabe)", confirme le syndicat à BFMTV. Au moment de son interpellation, l'homme aurait crié "Au nom des enfants de la Palestine", précise également le journal local, Le Bien Public. Ce lundi, sur RMC, Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur, est revenu sur ce terrible fait-divers.
"Un individu d'une quarantaine d'années, au volant de sa Clio, a foncé délibérément sur des piétons en cinq endroits de la ville de Dijon avant d'être interpellé. Le bilan est excessivement lourd puisque onze personnes ont été blessées dont deux se trouvent toujours dans un état grave" explique-t-il dans un premier temps. Il ajoute : "Un certain nombre de témoignages font état du fait que cet homme aurait crié Allahu Akbar. D'autres témoignages indiquent qu'il aurait revendiqué son action en pensant aux enfants de Palestine. Mais tout cela est relativement confus et c'est à l'enquête judiciaire de déterminer pour quelles raisons cet homme a agi ainsi et si son discernement était ou non altéré au moment des faits".
Des actes isolés "inquiétants"
"L'homme, né en 1974, présente le profil d'un déséquilibré et serait suivi en hôpital psychiatrique. (...) Pour l'heure ses revendications semblent encore floues", détaille l'AFP qui cite un enquêteur. Ce lundi, sur RMC, Pierre-Henry Brandet n'affiche pas tant de certitude : "Il faut prendre avec beaucoup de pincettes, de précaution les informations selon lesquelles cet homme aurait des antécédents psychiatriques. Ce que l'on sait en tout cas, c'est qu'il était connu des services de police pour des faits de délinquance de droit commun et relativement anciens car ils remontent aux années 90".
Cette agression survient au lendemain de l'attaque du commissariat de Joué-les-Tours par un jeune homme de 20 ans qui se serait radicalisé sur Internet. Si aucun parallèle entre les deux histoires ne peut être établi, ces actes isolés "inquiètent" le porte-parole du ministère de l'Intérieur. "C'est une préoccupation. Ces évènements nous incitent à être encore plus vigilants". Craint-il une possible contagion? "Oui, mais il faut tout de même rester extrêmement calme, serein en ces temps agités, compliqués. Il faut agir avec beaucoup de mesure, de sang-froid et faire la part des choses".
"C'est déjà arrivé par le passé…"
Pierre-Henry Brandet dit aussi redouter que les forces de l'ordre soient désormais des cibles particulières : "C'est déjà arrivé par le passé et avec ce qu'il s'est passé à Joué-les-Tours, il est évident que cela demeure une préoccupation. C'est pour cela que Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, a envoyé des instructions très claires afin de renforcer la sécurité des personnels". Ces mesures les voici :
- fouille systématique du public à l'entrée des commissariats;
- présence systématique d'un policier armé devant les commissariats;
- vigilance sur le stationnement des véhicules;
- renforcement des patrouilles de police sur la voie publique.