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Dominique de Villepin présente son projet, hors compétition

Revenu citoyen, Parlement amaigri, cités scolaires : Dominique de Villepin a détaillé, à Paris, son projet pour la France sans dévoiler ses intentions sur une candidature à l'élection présidentielle de 2012. /Photo prise le 14 avril 2011/REUTERS/John Schu

Revenu citoyen, Parlement amaigri, cités scolaires : Dominique de Villepin a détaillé, à Paris, son projet pour la France sans dévoiler ses intentions sur une candidature à l'élection présidentielle de 2012. /Photo prise le 14 avril 2011/REUTERS/John Schu - -

Revenu citoyen, Parlement amaigri, cités scolaires : Dominique de Villepin a détaillé jeudi son projet pour la France sans dévoiler ses intentions sur une candidature à l'élection présidentielle de 2012.

Soucieux de ne "pas mettre la charrue avant les boeufs", l'ancien Premier ministre a présenté un programme aux accents gaullistes fondé sur l'idée de "révolution de la dignité", sans entrer pour l'instant dans la course à l'Elysée.

"Le véritable paysage politique va se clarifier au fil des mois", a-t-il déclaré dans un discours de 50 minutes prononcé au Press Club, à Paris. "J'estime que pour être crédible, il faut un projet fort, un projet qui serve les idées de la France".

"Viendra le temps de l'élection présidentielle. Ce temps n'est pas venu. Les Français ne sont pas au stade de la sélection des joueurs pour le match, donc respectons ce temps", a-t-il ajouté, comparant l'actuelle éclosion de candidatures à une "kermesse de printemps".

A 13 mois du scrutin, Dominique de Villepin doit partager son espace politique avec d'autres candidats potentiels comme le président du Mouvement démocrate, François Bayrou, et l'ancien ministre Jean-Louis Borloo, qui a comme lui décidé de quitter l'UMP pour fédérer le centre.

Des appétits que les observateurs regardent se creuser dans le sillage de l'impopularité dans les sondages d'un président Nicolas Sarkozy pas encore candidat à sa propre succession.

S'il entretient le suspense, Dominique de Villepin a toutefois assuré ces derniers jours qu'il comptait "incarner fermement" son projet, le moment venu.

Sur France Info mercredi matin, il s'est dit persuadé d'obtenir les 500 signatures d'élus nécessaires pour être candidat et qu'une campagne peu dispendieuse - "2 ou 3 millions d'euros" - suffirait, tout en refusant d'envisager à ce stade une alliance Jean-Louis Borloo.

"REVENU CITOYEN"

Pour présenter son projet, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac n'a pas attendu l'issue du procès en appel de l'affaire Clearstream, prévu en mai, un épisode judiciaire qui a cristallisé son animosité envers Nicolas Sarkozy.

La principale proposition de son programme est la création d'un revenu citoyen de 850 euros par mois pour tous ceux qui ne disposent pas de ressources. Coût du projet : 30 milliards d'euros, financés par la croissance et une hausse des impôts pour les 3% de Français les plus riches.

Dominique de Villepin juge "pas réaliste" de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013, comme le prévoit le gouvernement. Il avance la date de 2017.

Le volet économique de son plan prévoit aussi une TVA "3E" (emploi, environnement, exportation) calculée "en fonction des critères écologiques de production". Est aussi prévu un "Grenelle de l'énergie" débouchant sur un référendum consacré à la place des énergies, notamment nucléaire, à l'horizon 2030.

Dominique de Villepin entend par ailleurs créer un "statut du citoyen" avec obligation de voter, de payer des impôts même de façon symbolique et un service citoyen pour les jeunes de 18 à 25 ans qui effectueront des tâches d'intérêt général.

Sa "refondation des pouvoirs" passe par un gouvernement réduit "à 8 ou 10 ministères capables d'assumer des décisions fortes et une certaine continuité de l'action", un Parlement réduit d'un tiers, la création de "huit grandes régions métropolitaines" avec à leur tête un président élu au suffrage universel direct et la création, dans les grandes villes, d'un nouvel échelon de décision, la métropole.

En matière d'éducation, Dominique de Villepin propose des "cités scolaires" qui réuniront tous les enfants de 3 à 18 ans.

Au chapitre diplomatique, l'ancien ministre des Affaires étrangères, connu pour avoir refusé d'engager la France dans la guerre en Irak, propose un retrait rapide des troupes françaises d'Afghanistan et une sortie du commandement intégré de l'Otan.

par Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse

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