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Dominique Strauss-Kahn joue avec les nerfs socialistes

Le suspense entretenu par Dominique Strauss-Kahn agace bon nombre de socialistes, qui fourbissent leurs armes en attendant son éventuelle candidature présidentielle, et nourrit les attaques de la droite. Distillant savamment sa parole tout au long de son

Le suspense entretenu par Dominique Strauss-Kahn agace bon nombre de socialistes, qui fourbissent leurs armes en attendant son éventuelle candidature présidentielle, et nourrit les attaques de la droite. Distillant savamment sa parole tout au long de son - -

Le suspense entretenu par Dominique Strauss-Kahn agace bon nombre de socialistes.

Le suspense entretenu par Dominique Strauss-Kahn agace bon nombre de socialistes, qui fourbissent leurs armes en attendant son éventuelle candidature présidentielle, et nourrit les attaques de la droite.

Distillant savamment sa parole tout au long de son séjour à Paris pour les besoins du G20 sous présidence française, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) n'a pas levé le voile sur ses intentions en vue de 2012.

Avec une précision d'orfèvre, celui qui est officiellement tenu au silence sur la politique nationale a cependant adressé des signaux à son camp - "la crise sociale, c'est mon leitmotiv" - ainsi qu'une série de critiques à peine voilées sur la gestion économique de la France par Nicolas Sarkozy.

Ses partisans au sein du Parti socialiste ont assuré le service après-vente lundi, louant ses qualités "d'homme d'Etat" et saluant sa "vision pour l'Europe et pour la France".

Tous ont défendu, Pierre Moscovici en tête, son choix de ne pas encore entrer dans le jeu de la primaire présidentielle du PS. Pour Jean-Christophe Cambadélis, la seule chose qui compte c'est que "la candidature de 'DSK' chemine dans l'opinion".

Le premier secrétaire du PS, Martine Aubry, n'a pas commenté le week-end ultra-médiatisé de Dominique Strauss-Kahn mais une partie grandissante des socialistes a haussé le ton, refusant de vivre suspendus aux lèvres de Dominique Strauss-Kahn.

Tout en assurant qu'il n'est "agacé par rien", François Hollande, qui officialisera sa candidature aux primaires après les cantonales de fin mars, a estimé sur France Inter qu'une présidentielle n'était "pas simplement un rendez-vous où on doit regarder quelle est la bonne manière de communiquer".

Contre-candidatures

Outre France 2, le patron du FMI a accordé ce week-end un entretien au Parisien et à CNN, pour parler du G20 et de la crise mais aussi glisser des messages plus personnels.

La gauche du PS, pas convaincue par le credo social de l'ancien ministre de l'Economie, a appelé les socialistes à s'occuper des "vraies difficultés des Français" que sont le chômage, le pouvoir d'achat ou le logement.

Sur France Info, Henri Emmanuelli a estimé que les socialistes aient atteint "le degré zéro" de la politique ce week-end. Vendredi, il avait suggéré au chef du FMI de se porter candidat à la succession de Jean-Claude Trichet à la BCE.

Certains attendent Dominique Strauss-Kahn l'arme au pied et préparent des candidatures concurrentes aux primaires.

Pour Benoît Hamon, que ses proches poussent à se présenter pour contrer le directeur général du FMI, c'est Martine Aubry qui doit relever le gant. "Sa popularité ne change pas: lui, il descend, elle, elle monte. Elle est plus solide chez les sympathisants socialistes", a-t-il expliqué à Reuters.

"Ambigüité totale"

"Troisième homme" du congrès de Reims, le porte-parole du PS s'était présenté face à Martine Aubry et Ségolène Royal qui se disputaient la tête du PS en novembre 2008.

Aujourd'hui, il réfute officiellement l'idée d'une nouvelle candidature sur son nom. "Dominique Strauss-Kahn ne sera pas candidat donc je ne serai pas candidat", fait-il valoir.

De son côté, l'ancienne ministre Marie-Noëlle Lienemann est en faveur d'une candidature de la gauche du PS. Selon elle, Dominique Strauss-Kahn ne rassemble pas son camp.

"Etre payé très grassement et frayer avec les grands de ce monde, ça ne donne pas une image de mec spontanément en phase avec les masses laborieuses", attaque-t-elle.

La droite, qui ne doute plus du retour de Dominique Strauss-Kahn, n'a pas mâché ses mots lundi.

Ses députés et ses ministres ont raillé un homme "hautain et lointain" qui serait devenu le "Tartuffe du 20h". Sur le fond, ont-ils dit, l'homme de Washington n'a pas de lien suffisant avec la France et manque à sa parole en envisageant de quitter le FMI avant le terme de son mandat.

Et puis, a fait valoir le ministre du Budget, "j'attends de voir comment il lève cette ambigüité totale, sur le thème 'vous, la France, lorsque j'étais au FMI, vous avez dû mettre en place des politiques que je vous ai recommandées mais je souhaite une autre politique'" pour la France.

REUTERS