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Ebola: comment la malade française est soignée

Pour entrer dans la chambre de la malade, le personnel médial de l'hôpital Bégin s'équipe d'un scaphandre et passe plusieurs sas de sécurité.

Pour entrer dans la chambre de la malade, le personnel médial de l'hôpital Bégin s'équipe d'un scaphandre et passe plusieurs sas de sécurité. - Thomas Samson - AFP

L'infirmière française de Médecins sans frontières qui a contracté le virus Ebola au Liberia a été rapatriée dans la nuit, ce vendredi. Elle est hospitalisée à l'hôpital militaire Bégin, en région parisienne, dans des conditions de sécurité drastiques.

La jeune volontaire française de Médecins sans frontières (MSF) atteinte du virus Ebola est hospitalisée depuis vendredi à l'hôpital militaire Bégin, à Saint-Mandé, en région parisienne. L'avion médicalisé qui la transportait a atterri dans la nuit à l'aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris. L'infirmière a été contaminée alors qu'elle se trouvait au Liberia depuis plusieurs semaines. Depuis mardi, elle était placée dans un centre d'isolement de MSF.

Sas de sécurité, scaphandres, air filtré…

La patiente n'a pas été transférée par hasard à l'hôpital Bégin, où elle a été placée à l'isolement. Depuis plusieurs mois, l'établissement, spécialisé dans la prise en charges des maladies tropicales et infectieuses, s'est préparé spécialement pour accueillir un malade d'Ebola, virus particulièrement virulent. Une soixantaine de membres du personnel médical a été formée, et deux chambres ont été dédiées à l'accueil de personnes infectées.

Pour s'y rendre, le circuit est court et étanche, afin d'éviter à tout prix les contaminations, car un simple contact avec le sang ou la sueur d'un malade peut infecter un soignant. C'est un capteur optique qui permet d'entrer dans les chambres, dont l'air est filtré. Il faut alors passer un premier sas, pour s'équiper de véritables scaphandres, et par un deuxième sas pour préparer le matériel. A l'intérieur, pour éviter de transporter les prélèvements, un laboratoire sous tente permet de faire des analyses de base.

Traitement expérimental

La jeune infirmière infectée va recevoir "un traitement expérimental", a annoncé la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Un arrêté du ministère publié vendredi autorise "à titre dérogatoire" l'importation et l'utilisation de plusieurs médicaments - Favipiravir (Japon), ZMapp (Etats-Unis) et TKM-100-802 (Canada). Seul le sérum Zmapp a pu guérir des Américains, mais deux autres personnes soignées avec ce médicament sont décédées. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le taux de survie des personnes infectées avoisine les 49%.

Philippe Gril avec Thomas Chupin