Ecoles délabrées à Marseille: "certains élèves finissent avec les lèvres bleues"

- - AFP
Chauffage en panne, rats, moisissures, plafonds délabrés. Une institutrice dénonce l'état de certaines écoles des quartiers nord de Marseille. L'enseignante avait envoyé une lettre ouverte à la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, le 30 novembre dernier.
"Il y a des problèmes de chauffage qui sont des problèmes récurrents dans l'ensemble des quartiers nord de Marseille, donc les enfants peuvent passer des journées de classe sans enlever la parka ou la doudoune. Certains élèves finissent la journée avec les lèvres bleues", s'indigne Charlotte Magri, l'institutrice qui a alerté le ministère.
Les parents d'élèves aussi tirent la sonnette d'alarme. Dans la cité Consolat-Mirabeau dans le 15e arrondissement, RMC a rencontré des parents tellement excédés par le délabrement des salles de classe, qu'ils envisagent de porter plainte contre la mairie.
"Je n'arrive plus à respirer"
Le petit Naïm, 8 ans, respire la moisissure incrustée dans le le vieux bâtiment en préfabriqué qui lui sert de classe: "Des fois j'ai envie de sortir de la classe parce que ça pue, je n'arrive pas à respirer".
Une situation qui révolte son père Hassan, et les autres parents d’élèves de l’école Consolat-Mirabeau: "Avec la moisissure qui se trouve dedans on a des enfants qui se retrouve avec des asthmes chroniques, des sinusites infectées, des bronchites régulières, c'est une honte. Nous allons passer par la procédure, un dépôt de plainte au procureur de la République, on attaque la mairie pour manquement aux règles d'hygiène et de sécurité".
"Des rats qui se baladent"
Selon Samia Ghali, la sénatrice socialiste des quartiers nord de Marseille, l’état délabré de nombreuses écoles du secteur met effectivement en danger la santé des élèves: "On a des écoles qui sont laissées à l'abandon avec des chauffages qui tombent en panne en plein hiver, des plafonds qui tombent. Dans certaines écoles, il y a des rats qui se baladent. Si la mairie faisait son travail on n'en serait pas là".
La sénatrice dénonce aussi des "conditions réelles d'apartheid, ne permettant pas des conditions d'enseignement dignes" et renvoyant aux enfants des quartiers nord, dès le plus jeune âge, "un message dégradé du service public et de la République".
La mairie centrale de Marseille qui a affirmé qu’elle apporterait des réponses sur le sujet, le 8 février, lors du prochain conseil municipal.