Amazon, Danone, Huwaeï... qui sont ces grands groupes qui accumulent les retards de paiement?

Un quart des faillites des PME sont dues à des retards de paiement. En 2018, sur les 2700 entreprises contrôlées, 263 ont été sanctionnées pour un total de 17,2 millions d'euros d'amende. C'est presque deux fois plus que l'année précédente, lorsque 8,6 millions d'euros avaient été payés par 155 mauvaises payeuses. Mais sur la durée, les efforts de l'administration portent leurs fruits puisque les retards de paiement tendent à baisser, de 13 jours en moyenne il y a quatre ans à 11 aujourd'hui.
Dans le Top 10 des amendes, on retrouve le géant américain Amazon, le fabricant chinois de téléphone Huawei, mais aussi des entreprises tricolores comme les casinos Lucien Barrière ou encore Danone.
Le plafond des amendes relevé
Les amendes varient entre 300 et 375 000 euros. Un plafond qui peut sembler dérisoire comparé aux chiffres d'affaires XXL de ces mastodontes. En effet lorsque Danone et ses 1,3 milliards d'euros payent une amende de 300 000 euros, en proportion, c'est comme si on demandait à une personne qui touche le SMIC de payer 3 petits euros seulement.
Mais depuis, loi Sapin a porté ce plafond à 2 millions d'euros, plus dissuasif. Les premières sanctions de cet acabit sont dans les tuyaux, confie-t-on à Bercy sans plus de précision. "On prononcé des amendes d’un million, d’1,2 millions, d’1,7 millions. La pression s’accentue sur les grands groupes qui ne paient pas dans les temps ses sous-traitants", explique Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État à l'Économie. Elle donne l’exemple de Huaweï.
"L’entreprise paie 10% de ses factures avec 60 jours de retard. Le sujet, c’est de leur mettre la pression, de le montrer, de le dire. Que leurs sous-traitants soient au courant afin qu’ils fassent attention dans les conditions contractuelles et de faire en sorte que ces factures soient traitées dans les temps", affirme-t-elle.
Selon elle, si les grands groupes s’acquittaient de leurs factures dans les temps, cela rapporterait 16 milliards d’euros aux PME. "C’est un chiffre gigantesque", conclut la secrétaire d’État.