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Économie

Budget 2025: pourquoi la classe moyenne pourrait payer les pots cassés d'un rejet

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L'Assemblée nationale s'apprête à censurer le gouvernement et à rejeter son budget. Un choix qui ne sera pas sans conséquence pour le pouvoir d'achat des Français. Et ce sont les classes moyennes qui pourraient subir une reconduction du budget 2024.

Si le budget 2025 n’est pas voté, la facture pourrait être salée pour les Français de la classe moyenne. Si le gouvernement est renversé, une loi qui permet de voter un budget en mode dégradé, sans possibilité de dépenses nouvelles et d’impôts nouveaux, ce qui revient à reconduire le budget 2024.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : Censure/Impôts, les gagnants et les perdants - 03/12
2:43

Et le paradoxe, c’est que cette motion de censure, déposée au nom de la préservation du pouvoir d’achat des Français risque au contraire de le pénaliser puisqu’elle va augmenter l’impôt sur le revenu de 17 millions de foyers, et soumettre à l’impôt sur le revenu 380.000 foyers qui jusqu’à maintenant y échappaient.

Les plus riches épargnés

Cela à cause du gel du barème de l’impôt sur le revenu. Dans le projet de budget 2025, les seuils des différentes tranches étaient relevés pour progresser au même rythme que l’inflation et les salaires soit autour de 2%. Mais si les seuils d’imposition sont gelés au niveau de 2024, alors que nos revenus augmentent, il y aura une plus grande part des revenus sera taxée.

Dans le même temps, les plus riches qui devaient passer à la caisse en 2025, seront épargnés. C'est assez paradoxal. Au total, les Français payeraient près de trois milliards d’impôts en plus si ce budget 2024 était reconduit.

D’autres perdants en termes de pouvoir d’achat ?

Il n’y aura pas de revalorisations salariales au ministère de l’Éducation nationale, aux armées, au ministère de la Justice. Pas d’avancement non plus de l’entrée en vigueur du mode de calcul des retraites agricoles dès le 1er janvier 2026. Et enfin, pas de facilitation du cumul emploi-retraites des médecins pour lutter contre les déserts médicaux.

Le cas des retraités est ambigu. Ils paieront plus d’impôt sur le revenu comme tous les contribuables, mais leur pension sera entièrement revalorisée au rythme de l’inflation sur l’année alors que le budget 2025 prévoyait six mois de gel sauf pour les petites retraites.

Emmanuel Lechypre