Comment expliquer le succès du hard-discount? "Avec 20 €, vous avez l'impression d'avoir du pouvoir d'achat"

Les enseignes de hard-discount ne cessent de progresser et de s'implanter partout en France. "Une partie de la population n'a pas trop le choix", explique sur RMC Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce. Même les classes les plus aisées s'y rendent de plus en plus régulièrement. "Avec 20 €, vous avez l'impression d'avoir du pouvoir d'achat", assure-t-il.

Action, Liddle, Centrakor... Toutes ces enseignes de hard discount ont le vent en poupe en France depuis plusieurs années. 85% des Français envisagent même d'acheter encore plus de produits là-bas à l'avenir.

Une tendance qui s'est davantage accrue depuis le début de la crise de l’inflation. Selon le cabinet spécialisé Proccos, 44% des Français disent s'y rendre plus souvent depuis l’explosion de la hausse des prix et 12 % des achats y sont désormais réalisés, tous achats confondus.

"Une partie de la population fréquente le hard-discount parce qu'elle n'a pas trop le choix, surtout après les années 2022-2023 et l'inflation générale cumulée d'un tout petit peu plus de 10% et 20,5% dans l'alimentaire", explique ce jeudi sur RMC dans Estelle Midi Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce.

Succès du hard-discount : réjouissant ou regrettable ? - 30/05

21:04

"Action est devenue l'enseigne préférée des Français. Plus de 800 magasins dans tout le territoire. Avec un billet de 20 €, vous avez l'impression d'avoir du pouvoir d'achat", explique Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce

L'inflation n’est cependant pas la seule raison de leur développement. Près de trois quarts des Français affirment avoir fréquenté au moins une fois l'une de ces enseignes lors de l'année écoulée alors qu’il y a cinq ans, ce chiffre était de 69%, soit une progression de cinq points en cinq ans.

Différences considérables sur des produits de marques

"Ce qui fait la force d'Action, ce sont les marques connues et comparables. Vous voyez des différences considérables sur ces produits et ça sert de repère", cadre Frank Rosenthal.

Certains détracteurs pointent cependant, dans ces enseignes, une incitation à l'achat de produits au prix bradé et qui peuvent s'avérer parfois inutiles. "La moitié des Français sont à 10 € près pour boucler leur budget alimentaire en fin de mois. Pour eux, c'est des choses utiles. Si c'était inutile, ils ne reviendraient pas", estime l'expert.

Développement dans les centre-villes

Même les clients plus aisés, les cadres s’y mettent. D'après le baromètre des Paiements de « « BPCE L'Observatoire », leurs dépenses dans ces magasins ont augmenté de 30% en 2023. Fort de ce succès, le hard discount, autrefois cantonné à la périphérie, s’attaquent désormais aux centre- villes.

Après les pionniers Lidl et Aldi, la majorité des magasins du danois « Flying Tiger » qui proposent des objets décos ou de loisirs récréatifs, se situent en centre-ville. Quatre ouvertures sont prévues cette année.

Le géant Leclerc a aussi tiré son épingle du jeu ces dernières années. "Il y a pas mal d'accros à Leclerc, c'est l'enseigne qui a le plus fortement progressée dans la distribution alimentaire ces deux dernières années", assure Frank Rosenthal.

LM