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"Il y a des choses que je réutilise": face au coût de la rentrée scolaire, les parents adoptent le recyclage

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En 2025, le coût de la rentrée scolaire a progressé de 7,1% par rapport à l'année dernière. Une hausse contre laquelle résistent les parents en réutilisant quelques fournitures. Certains comptent sur l'allocation de rentrée Scolaire, jugée insuffisante par les syndicats.

Déjà bien élevée, la facture s'alourdit. Le coût de la rentrée scolaire progresse de 7,1% par rapport à l'année dernière, rapporte La Confédération syndicale familiale. Un enfant en primaire représente désormais 266 euros de budget de fournitures et de vêtements de sport pour cette rentrée, soit 30 euros de plus qu'en 2024.

Face à cette hausse, les familles parviennent à maintenir une facture stable en optant pour le recyclage. C'est le cas de Yaëlle, mère de trois enfants en primaire, qui fait la grimace devant un magasin spécialisé dans le scolaire de Montrouge (Hauts-de-Seine).

Elle s'attend à une facture salée: "Entre 300 et 400 euros, je pense. Il y a certaines choses que je réutilise, sinon ce n'est pas possible. Il n'y a pas de nouveau cartable cette année", glisse-t-elle au micro de RMC.

Le coût de la rentrée scolaire en hausse
Le coût de la rentrée scolaire en hausse
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Souvent un cahier par matière

Sauf que toutes les fournitures ne sont pas recyclables, comme les cahiers. Ce qui représente une somme, notamment avec l'inflation. "Il y a une baisse des prix, de fortes promotions… Le prix de vente moyen est de 2,95.

Une famille va prendre entre six et huit cahiers, c'est un cahier par matière", soit 23 euros par enfant, explique Virginie Chevalier, gérante d'une boutique Bureau Vallée en banlieue parisienne. Certaines enseignes de discount réussissent à diviser la note, à condition de renoncer aux produits de marque.

"On ne va pas acheter beaucoup de nouvelles choses"

La hausse des prix touche également les élèves au collège. Comptez 311 euros par enfant. Avec un fils en 6e et une fille en 3e, Emma n'a pas le choix. "J'attends l'allocation de rentrée le 19 août. On ne va pas acheter beaucoup de nouvelles choses. Dans mon village, une fille avait fini ses études et avait mis à donner pleins de classeurs, donc je les ai récupérés", explique une parent d'élève

L'allocation de rentrée scolaire est justement dans le viseur de la Confédération syndicale des familles, qu'elle estime "en décalage avec les coûts réels de la rentrée". Si le syndicat se réjouit de voir le coût des dépenses réelles diminuer légèrement de 0.08%, il dénonce aussi les inégalités en fonction du pouvoir d'achat des familles et de leur territoire.

Des iégalités selon le territoire

"Aujourd'hui, le transport scolaire va coûter dans certains territoires et ne va rien coûter dans d'autres. Certaines écoles pratiquent les achats groupés et pour certains ce sera 50 euros et pour d'autres 150 euros", avance Johan Jousseaume, chargé du secteur éducation à la Confédération Syndicale des Familles.

Le syndicat demande alors la gratuité de l'école pour enrayer ces inégalités, affirmant que l'institution n'est pas censée être une dépense, mais "un investissement". La mesure se chiffrerait à 15 milliards d'euros. Une somme atteignable, selon certaines décisions proposées par Johan Jousseaume: "Si on va taxer là où il y a de l'argent, par exemple l'ISF à partir de 200.000 euros, on serait sur 50 milliards d'euros dans les caisses de l'État".

Rachel Saadoddine avec Mélanie Hennebique