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Immobilier: le crédit se ferme de plus en plus aux ménages

Le printemps, c'est la saison où les projets immobiliers se concrétisent. Mais ça, c'était avant. Hausse des taux d'intérêt, banques de plus en plus exigeantes, prix du carburant... le printemps de l'immobilier n'aura peut-être pas lieu cette année.

Traditionnellement, le printemps c'est la saison de l'immobilier: c'est là que les Français sont les plus nombreux à concrétiser leurs projets. Mais cette année rien n'est moins sûr. Non seulement le climat anxiogène a refroidi les acheteurs potentiels mais surtout les conditions d'emprunt se sont nettement durcies.

Le premier frein, c'est les taux d'intérêts eux-mêmes. Le courtier vousfinancer nous dit que depuis le début de l’année, les taux sont passés en moyenne de 1,2 % pour un crédit sur 20 ans à 1,5 % mais certaines banques affichent des hausses de 0,6 % en seulement trois mois.

Le taux d'usure en cause

Les taux d'intérêts sont en hausse d'un côté, et de l'autre, un autre "taux" important qui est en train d'empêcher de plus en plus de ménages de décrocher leur crédit, c'est le taux d'usure. Il s'agit du taux maximal légal auquel les banques sont autorisées à prêter de l'argent. Initialement, il est fait pour protéger les emprunteurs, empêcher les banques de les faire payer trop cher leur crédit.

Le problème c'est que son mode de calcul fait qu'il vient de descendre au niveau le plus bas de son histoire. Contrairement à ce qu'on pourrait croire ce n'est pas une bonne nouvelle, car comme les taux d'intérêt eux sont en train de remonter, le taux global (assurance et frais de dossier inclus) dépasse de plus en plus souvent celui de l'usure. Si c'est le cas la banque ne peut légalement plus vous accorder le crédit : c'est ce qu'on appelle un effet ciseaux. Le courtier vousfinancer explique que dans certaines de ses agences : 20 % des dossiers ne passent plus à cause du taux d’usure.

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Des banques de plus en plus exigeantes

Autre frein important, au-delà des taux, ce sont les exigences de banques dans ce climat d'incertitude, notamment en matière d'apport personnel. Le niveau moyen de l'apport réclamé par les banques en ce début d'année est au-delà de 52.000 euros à l'échelle nationale contre moins de 30.000 l'an dernier, selon le courtier Finance Conseil.

Bref, le crédit se ferme de plus en plus aux ménages. En plus, les banques commencent à prendre en compte l'éloignement du lieu de travail. Plus le logement que vous allez choisir sera loin de votre lieu de travail, plus la banque vous réclamera un reste à vivre important. En clair, elle va prendre en compte vos dépenses de carburant.

50 km du travail = pas de crédit

Certaines banques préfèrent même carrément refuser les prêts passée une certaine distance. La limite identifiée par le courtier vousfinancer c'est 50 km, et attention c'est déjà beaucoup: pour un couple par exemple, comptez 100 km par jour aller-retour pour l'un et pour l'autre soit un coût de 500 € par mois pour le ménage.

Les banques préfèrent donc anticiper ces dépenses avant de vous accorder un crédit. Notez qu'elles sont aussi de plus en plus nombreuses à prendre en compte la qualité du logement que vous souhaitez acheter. Si vous choisissez une passoire thermique vous avez intérêt à avoir une sacrée épargne de côté.

Marie Coeurderoy (avec MM)