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Jean-Luc Mélenchon veut un Smic à 1.500 euros: une mesure risquée?

Si le parti Nupes arrive à obtenir une majorité aux prochaines législatives, Jean-Luc Mélenchon veut porter le Smic à 1.500 euros, soit 200 euros de plus qu'aujourd'hui. Si ce serait une mesure positive pour le pouvoir d'achat, elle présente quand même quelques risques.

Dans son programme pour l'élection présidentielle, la France Insoumise proposait d'augmenter le salaire minimum à 1.400 euros net par mois. En cas de victoire de la coalition de la Nouvelle union populaire, sociale et écologique (Nupes) aux élections législatives de juin prochain, Jean-Luc Mélenchon propose de porter le Smic à 1.500 euros net par mois, soit 200 euros de plus que le niveau actuel, relevé depuis le 1er mai à 1302,64 euros en net.

Deux explications. Cette proposition, qui était aussi une promesse de hausse du pouvoir d’achat, est rendue caduque par l’accélération de l’inflation. Et puis la promesse a payé sur le plan électoral, donc pas de raison de ne pas faire de surenchère.

Un fort risque de destruction d'emplois

Alors quels effets peut-on attendre d’une telle mesure? C’est un grand classique. Le premier effet qui est positif, c’est un gain de pouvoir d’achat, et donc un coup de pouce à la consommation.

Mais cet effet positif est plus que compensé par deux effets négatifs. D’abord une baisse de compétitivité à l’exportation et une hausse des importations de produits étrangers, donc une aggravation du déficit commercial, déjà colossal.

Et puis ça engendrera surtout une augmentation du coût du travail qui pénalise toujours les jeunes et les moins qualifiés. 225.000 à 375.000 destructions d’emplois, selon plusieurs estimations dont celle de l’OFCE, classée plutôt à gauche.

Emmanuel Lechypre