Jusqu'à 1.000 euros la nuit: faut-il réglementer le prix des locations courte durée?

Des centaines d’offres de logement autour de 1.000 euros la nuit, parfois pour un appartement entier, parfois pour une simple chambre chez l’habitant. C'est la réalité des tarifs proposés à la location courte durée pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Par exemple, un studio loué habituellement 850 euros la semaine est proposé 2.400 euros la semaine pendant la période des Jeux olympiques, sur le site Airbnb.
L’argument des loueurs - qui d’ailleurs ne sont pas toujours propriétaires - c’est que les gens qui peuvent déjà s’offrir un voyage à Paris et des places pour les JO ont les moyens de payer un logement à ce prix. Le même phénomène se trouve dans la Sarthe, le deuxième week-end de juin, pour les 24 heures du Mans, avec une nuitée à 410 euros en moyenne ou à Bayonne, pour les fêtes de Bayonne, où les prix ont doublé en trois ans et atteignent 103 euros la nuit en moyenne.
Des mairies impuissantes
Face à ce phénomène qui se généralise, les communes semblent assez impuissantes. Le maire d’Etretat, célèbre pour sa jolie falaise, regrette que les tarifs des Airbnb soient aussi élevés dans sa commune. Il considère que cela "fait un tri dans la clientèle" et ne veut pas que le tourisme "soit réservé aux riches."
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Mais quand il s'agit de trouver des solutions, à part mettre en place une écotaxe, l'édile semble bien démuni face au géant de la location courte durée. La ville de Paris a bien limité les locations de courte durée à 120 jours par an. Lorient ou encore Beaune ont imposé aux propriétaires de s'enregistrer en mairie. Mais ça ne règle pas le problème de l'explosion des tarifs.
Des niches fiscales maintenues par le gouvernement
Au niveau nation, des propositions sont faites, notamment par les oppositions. En février, les socialistes avaient déposé une proposition de loi pour combattre la "niche fiscale" d'Airbnb. La plateforme étant accusée d'accentuer la "crise du logement en zones touristiques".
Si Aurore Bergé, la patronne des députés de la majorité, y est favorable, le gouvernement on est plus prudent. Le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, a aussi indiqué que "sur Airbnb, il y a des niches fiscales qui me semblent très avantageuses. On y travaille". Mais dans son projet de budget pour 2023, le gouvernement a pourtant retoqué trois amendements visant à mettre fin à ces fameuses niches.