"La Poste doit arrêter la course au profit!": le prix du timbre augmente (encore) et agace

Le prix du timbre s'apprête encore à augmenter. Dans un communiqué, La Poste a annoncé une hausse de ses tarifs au 1er janvier 2026. Le prix d'affranchissement des courriers et des colis augmentera en moyenne de 7,4%, avec notamment une hausse de près de 10% (9,35%) pour le timbre vert - utilisé pour les envois du quotidien - qui passera de 1,39 à 1,52 euro.
Le groupe public explique cette hausse par l'obligation "d'assurer la pérennité du service universel postal avec une qualité élevée". En effet, la baisse constante du nombre de lettres envoyées entraîne mécaniquement une diminution des revenus de La Poste, année après année. En 2024, les tarifs avaient déjà augmenté en moyenne de 6,8%.
"Une course au profit au détriment du service public"
La secrétaire générale du syndicat Sud PTT à La Poste Angélique Grosmaire, regrette, ce lundi sur RMC, "un prix du timbre qui devient un produit vraiment cher en pleine crise sociale".
Le syndicat a appris ces hausses de prix lundi soir. "On s'étonne de cette décision, puisque La Poste fait 1,4 milliard de bénéfices. Ce choix est très largement discutable, de faire payer aux usagers cette augmentation, avec un service, en plus, qui se dégrade de plus en plus par les choix justement que fait La Poste depuis quelques années", explique Angélique Grosmaire au micro d'Apolline Matin.
"La Poste doit arrêter de faire sa course au profit au détriment du service public et des conditions de travail des postiers", insiste la syndicaliste.
Les usagers commencent à en avoir assez de ces augmentations annuelles du prix du timbre. Si le nombre de lettres postées baisse chaque année, certains restent contraints d'utiliser le service postal. "Sur une année, j'y vais une dizaine de fois", confie Maiama au micro de RMC. "En général, c'est pour de l'administratif, comme pour les impôts."
L'année prochaine, le carnet de 12 timbres coûtera près de 18 euros, et selon elle "c'est totalement incohérent. Je me disais qu'il devait se concerter pour nous faciliter la vie."
L'État responsable ?
Cette colère s'explique par le fait que La Poste reste un service public, ce qui suscite l'incompréhension face à ces augmentations régulières. Celle de 2026 sera la cinquième en six ans. "Ce n'est plus un service public", souffle Franck. "Parce que je pense que l'État ne fait pas le nécessaire pour leur accorder assez de subventions pour continuer. Pour faire perdurer leur système, ils sont obligés d'agir de cette manière. Et petit à petit, tout augmente."
Malgré les prix, certains continuent de privilégier l'envoi postal. Une forme de soutien pour éviter une éventuelle disparition du timbre. "C'est vrai que cela augmente beaucoup", admet Théna, passionnée par l'écriture. "Mais je souhaite continuer à bénéficier de ce service. En plus, il y a de très jolis timbres de collection, et ça permet de maintenir les emplois."
Mais alors, pourquoi le tarif du timbre augmente-t-il autant chaque année? L'entreprise justifie ces hausses par la nécessité d'assurer sa pérennité. Pour François Auguste, membre du collectif J'aime ma Poste, ce n'est pas tout à fait cela: "C'est une politique délibérée du groupe La Poste, qui consiste à financiariser ses activités. Cela porte une attaque très sévère à l'accès au service public." Depuis 2020, le prix du timbre vert a augmenté de 40%.