La Poste: pourquoi la Cour des comptes estime que l'institution est menacée

La Cour des comptes a rendu public lundi un rapport sur La Poste qui montre à quel point l’institution est menacée. Pour s’en rendre compte, un seul chiffre suffit: six milliards de courriers distribués en 2023, c’était 18 milliards en 2008. La chute est vertigineuse.
Mais ce n’est pas tout. Si les Français envoient de moins en moins de courrier, préférant les mails, les applications de messagerie ou passer par des sites de distribution privée, tous les autres services de la Poste sont déficitaires. Notamment ceux concernant le service à la personne comme veiller sur les parents, le portage de repas ou la santé à domicile.
Conclusion de la cour, la survie de la Poste est en jeu. Il faut que le groupe prenne des actions correctrices et élabore un nouveau plan stratégique. Parce qu’en plus, cette situation coûte de l’argent au contribuable.
Bientôt la fin de la distribution du courrier six jours par semaine?
C’est toujours un service public donc payé et assuré par le budget de l’Etat. Mais le gouvernement veut faire des économies. La compensation versée à La Poste pour ces missions a doublé au cours des cinq dernières années, pour atteindre un milliard d'euros par an. Et ce dans le but d’assurer le fonctionnement des 17.000 antennes présentes sur l’ensemble du territoire, où 97% de la population se trouve à moins de 5 kilomètres d’un bureau de poste.
Ce service territorial est donc clairement menacé. Pour l’instant, la Cour préconise une rationalisation des dépenses. Autrement dit, exit les bureaux pas assez rentables et pas assez productifs. Il faut tout regrouper dans des maisons France Services, qui regroupent plusieurs services publics en un seul lieu.
Enfin, et c’est le plus important, la Cour propose de discuter sur la fréquence de la distribution du courrier et de remettre en cause le service quotidien. La France est en effet le dernier grand pays européen à maintenir cette fréquence, 6 jours par semaine, alors qu’il y a de moins en moins de courriers. Ailleurs, c’est une à deux fois par semaine.