Limitation des tickets-restaurant au supermarché: "Une atteinte au pouvoir d'achat"

Adieu les tickets-restaurant en grande surface? À partir du 1er janvier 2025, il ne sera officiellement plus possible de payer ses courses avec dans les supermarchés, sauf sur le snacking. Un casse-tête pour les distributeurs, notamment Lidl, qui les accepte sur la nourriture depuis septembre. "C'est une atteinte aux droits des Français", peste ce vendredi sur RMC et RMC Story Michel Biero, le vice-président de Lidl France.
Si le leader du hard discount en France a mis autant de temps à les accepter, c'est parce qu'il attendait la dématérialisation: "On ne voulait pas les prendre tant que ce n'était pas dématérialisé parce que ça a un coût énorme, le papier. Mais aujourd'hui, 80% sont dématérialisés", explique Michel Biero.
Conséquence, la fin de la courte expérience des tickets-restaurant chez Lidl fait enrager le distributeur. "A cause de la motion de censure, tout s'est arrêté", déplore Michel Biero. "On devait prolonger de deux ans l'acceptation des titres-restaurant dans les grandes surfaces et aujourd'hui, c'est bloqué parce qu'on n'a plus de gouvernement".
"Impossible" à mettre en place en si peu de temps?
Fini donc le paiement en ticket-resto dès le 1er janvier? "Potentiellement", prévient le vice-président de Lidl France. Car on pourra toujours payer le "snacking" ou une pomme et les modifications vont prendre du temps... "On peut l'accepter sur la pomme mais pas le chou-fleur. Il faudra changer le paramétrage de nos caisses en deux semaines, c'est impossible", explique-t-il.
"On ne peut pas tout changer en si peu de temps. Six millions de Français en un an utilisent des titres-restaurant dans les supermarchés. C'est une vraie atteinte au pouvoir d'achat des Français", tacle Michel Biero.
Et alors que la cheffe de file des députées de La France insoumise Mathilde Panot appelle le Sénat à voter une loi en urgence pour clarifier la situation, le président de Lidl France déplore l'absence de discussion, faute de gouvernement: "Depuis la dissolution de l'Assemblée, on n'a plus de son, plus d'image. Avant, on avait des contacts réguliers, mais depuis six mois, on a sollicité des rendez-vous mais on n'a pas de réponse. C'est dommage".
La situation doit s'arranger ce vendredi avec la nomination d'un Premier ministre par Emmanuel Macron.