Michel-Edouard Leclerc: "Si les fournisseurs ne justifient pas les hausses, il y aura de la bagarre"
Le
Invité de "L'Interview" ce jeudi sur BFMTV-RMC, Michel-Edouard Leclerc maintient ses accusations sur la "non-transparence" sur les augmentations de prix. Et réinvite les parlementaires à s'intéresser au sujet.
Il craint des hausses de prix jusqu’à 8% ou 9% cet hiver. Et se trouve "bien seul" dans sa bataille pour réclamer une enquête sur les augmentations les plus surprenantes. Michel-Edouard Leclerc, "assez angoissé" pour les mois à venir, réinvite les sénateurs et les députés à se pencher sur la "non-transparence" d’une partie de l’inflation. "Je trouve ça étonnant qu’on me renvoie la balle", explique le patron du groupe éponyme ce jeudi sur RMC-BFMTV.
"Vous parlez des bénéfices de Total sur l’énergie, des bénéfices sur les porte-containers, qui ont gagné 15 milliards l’année dernière… Tous nos industriels ont dû payer des factures de hausse. Est-ce que c’est normal ou pas ? Quand des multinationales invoquent l’Ukraine pour justifier que le chocolat et le café augmentent, est-ce que c’est normal ? Si tout le monde a les réponses… Ils le diront aux consommateurs. Les hausses, ça va se passer chez moi, dans les magasins. A partir du moment où les fournisseurs ne me donnent pas les arguments pour justifier ces hausses, il y aura de la bagarre", prévient Michel-Edouard Leclerc.
"Mon rôle, c’est de faire barrage à l’inflation"
Pour Michel-Edouard Leclerc, il faut absolument que les consommateurs sachent pourquoi les prix augmentent dans les rayons.
"C’est mon rôle de demander aux fournisseurs, dont 80% ne sont pas transparents. Si les sénateurs et les députés, ça ne les intéresse pas, s’ils ne veulent pas prendre un peu de temps pour regarder de quoi est fait le panier des Français… Ok, mais après il ne faut pas venir jouer aux gendarmes. Moi, je ne comprends pas ce qu’ils font. Je trouve que c’est l’intérêt du politique aujourd’hui de s’intéresser au sort du pouvoir d’achat des Français. Et pas simplement dans des grands-messes à l’Assemblée nationale, où il y a des surenchères. Mais concrètement, dans ce qui compose le caddie des Français. En tout cas, moi, j’ai choisi mon camp. Je suis du côté positif de la force. Mon rôle, c’est de faire barrage à l’inflation. Peut-être que je suis excessif, fébrile, mais c’est mon boulot."