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Économie

Négociation du prix du lait: pas d'accord entre Lactalis et les producteurs

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Une réunion a lieu ce jeudi matin au ministère de l'Agriculture sur le prix du lait. Car ça bloque avec Lactalis. Le géant du lait n'arrive pas à se mettre d'accord avec les 12.000 éleveurs laitiers.

Malgré le remaniement, les affaires courantes continuent dans certains ministères. Illustration avec ce comité de suivi des relations commerciales qui s'ouvre ce jeudi à 9h45 au ministère de l'Agriculture.

L'occasion pour les représentants des agriculteurs, des industriels et des distributeurs, de faire le point sur ce qui bloque, sous l'égide de Marc Fesneau, et alors que la date limite des discussions approche. Les négociations entre supermarchés et industriels ne devraient d'ailleurs pas aboutir à une baisse générale des prix, mais plutôt à une "très légère inflation", a prévenu ce mercredi le président de la principale organisation représentative des agro-industriels, l'Ania.

Dans certaines filières, les négociations sont tendues. C'est le cas pour Lactalis, numéro 1 français du lait et géant mondial du secteur, qui n'arrive pas à se mettre d'accord sur le prix du lait avec les 12.000 éleveurs qui le fournissent en or blanc.

Yoann Serreau, éleveur en Eure-et-Loir, fournit Lactalis en lait grâce à ses 70 vaches. Pourtant, il a vu ses charges augmenter tout au long de l'année.

“Pour refroidir le lait, pour assurer la traite des animaux… La facture électrique a quasiment doublé sur l’année entre 2022 et 2023. On a besoin de vétérinaires et d’entreprises qui viennent travailler chez nous pour effectuer la récolte des fourrages. Et le coût de tous ces travaux a explosé. Ce sont des éléments que Lactalis met de côté dans le calcul des prix de revient”, explique-t-il.

Pas d'effort de plus côté Lactalis?

Yoann Serreau est à la tête de l'union des éleveurs laitiers livreurs de Lactalis et demande que le prix du lait augmente de 5%, bien loin du 1% proposé par le géant mondial. Il a le soutien d'Arnaud Rousseau, le patron de la fédération des agriculteurs la FNSEA.

“Aujourd’hui, Lactalis paye moins paye que ses principaux concurrents français. On demande à tout le monde un effort raisonnable. Pour nous, l’enjeu, c’est qu’on arrête la décapitalisation du shuttle français, c’est-à-dire la baisse du nombre de vaches laitières en production et qu’on attire des talents. Et ça, ça nécessite la mobilisation de tout le monde”, pointe Arnaud Rousseau.

De son côté, Lactalis estime ne pas pouvoir faire plus d'effort sur ses marges et tient à maintenir un prix du lait raisonnable pour les consommateurs en manque de pouvoir d'achat.

Victor Joanin avec Guillaume Descours