Pétrole: le baril américain tombe sous les zéro dollar, une première historique

Le cours du pétrole rebondit - Mario Tama - AFP
Du jamais vu : le baril de pétrole, côté à New York, pour livraison en mai, est passé lundi soir sous la barre... du zéro dollar. -37,63 dollars précisément. Cette chute historique de l'or noir américain s'explique en partie par la baisse brutale de la demande causée par la pandémie de Covid-19. Autre facteur: la fin d'une séance infernale, les investisseurs cherchant désespérément à se débarrasser de certains barils dans un marché saturé.
En effet, comme les stocks ont déjà énormément gonflé aux Etats-Unis ces dernières semaines, ils ont été contraints non seulement de brader leurs prix pour les convaincre de se saisir de leurs barils, mais de les payer pour le faire.
Le baril de 159 litres de pétrole brut coté à New York, qui s'échangeait encore à 60 dollars en début d'année et à 18,27 dollars vendredi soir, a finalement terminé à -37,63 dollars après un plongeon épique, jamais vu sur le marché pétrolier. Le baril de WTI n'était jamais tombé en dessous de 10 dollars depuis la création de ce contrat en 1983. Lundi soir, Donald Trump a annoncé l'achat de 75 millions de barils pour les ajouter à la réserve stratégique américaine, destinée à parer aux urgences.
Guerre des prix
La situation devrait toutefois s'améliorer dans les jours à venir, estiment plusieurs analystes. Reste que le marché du pétrole s'effondre depuis plusieurs semaines alors que les restrictions de déplacements dans de nombreux pays et la paralysie de nombreuses économies à cause de la crise du coronavirus ont fait fondre la demande. Et les investisseurs s'attendent à pire encore puisqu'une profonde récession s'annonce dans le monde.
Côté offre, le marché a été inondé de pétrole à bas coût après que l'Arabie Saoudite, membre éminent de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a lancé une guerre des prix avec la Russie pour obtenir un maximum de parts de marché. Les deux pays ont mis un terme à leur différend au début du mois en acceptant, avec d'autres pays, de réduire leur production de près de 10 millions de barils par jour pour stimuler les marchés touchés par le virus.