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Économie

Pourquoi la visite du président chinois Xi Jinping en France est scrutée par les producteurs de Cognac

La Chine est le deuxième pays importateur de Cognac dans le monde

La Chine est le deuxième pays importateur de Cognac dans le monde - GEORGES GOBET / AFP

Le président chinois, Xi Jinping, entame ce lundi une visite d'état de deux jours en France, sa première depuis le Covid. Il sera question des différents commerciaux, notamment autour du Cognac, dont la Chine est le deuxième plus gros client dans le monde. Les producteurs craignent la mise en place d'une taxe très élevée sur les exportations.

Réunion tripartite ce lundi matin à l'Élysée. Emmanuel Macron, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président chinois, Xi Jinping, vont notamment parler des différents commerciaux qui opposent la Chine et l'Europe.

L'Union européenne a multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à plusieurs secteurs industriels, notamment aux véhicules électriques, accusés de fausser la concurrence.

Si Emmanuel Macron plaide dans un entretien à La Tribune dimanche pour "être beaucoup plus réalistes dans la défense de nos intérêts", ces mesures sont jugées "protectionnistes" par Pékin qui a lancé ses propres enquêtes antisubventions visant essentiellement le cognac français.

Des enquêtes qui pourraient déboucher sur des taxes très élevées sur les exportations de cognac en Chine, deuxième plus gros client pour les producteurs de spiritueux. Pour la profession, très inquiète, cette rencontre entre le président chinois et Emmanuel Macron est le moment ou jamais d’apaiser les tensions sur ce sujet.

Anthony Brun nous emmène dans ses vignes, toutes alignées sur près de 30 hectares. En 20 ans, il a acheté de plus en plus de terres, planter de plus en plus de vignes pour répondre à la demande mondiale. Alors cette menace de taxe sur les exportations en Chine l'inquiète.

“Si on a des difficultés commerciales avec la Chine, ça peut être dramatique. Les ventes des sept prochaines années sont déjà faites. Une baisse de vente parce que notre produit n’est plus concurrentiel, parce que trop cher, parce que taxé, on risque d’avoir des productions qui ont été faites à l’époque qui ne seront pas utilisées. Donc une création de stock. Forcément, c’est de l'immobilisation financière, ça a un coût important”, assure-t-il.

Un risque de perte du marché?

Le risque, c’est de ne plus réussir à séduire les consommateurs chinois à cause de ces taxes, s'inquiète Florent Morillon, le président du bureau interprofessionnel du cognac. “Je ne vois pas un consommateur de cognac qui payait tel type de cognac 100 dollars par exemple, la payer 200 demain. Ça serait impossible et ça voudrait dire que vous perdez le marché”, pointe-t-il.

Alors il attend beaucoup de cette rencontre entre les deux présidents.

“J’espère bien sûr une issue favorable et c’est que cette enquête anti-dumping n’a pas lieu d’être”, confie-t-il.

Le marché chinois représente 25% des exportations de cognac dans le monde.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours