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Prix, concurrence... Les ventes de BD de nouveau à la baisse en 2024

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Les BD se vendent de moins en bien, selon les chiffres de l'année 2024 qui viennent de tomber et qui confirment la tendance à la baisse amorcée depuis 2022. Le Festival de la BD d'Angoulême, lui, ouvre ses portes au public ce jeudi.

Alors que la 52e édition du Festival de la bande dessinée à Angoulême ouvre ses portes ce jeudi, au lendemain du sacre d'Anouk Ricard, les chiffres du secteur sont à la baisse. En effet, selon l’institut GfK, les ventes d’albums ont chuté de 9% en 2024 et le chiffre d’affaires recule de 4% sur un marché du livre à - 3 % au global. Un recul qui intervient après deux années déjà maussades puisque le marché avait subi une baisse de 3 % en 2022 et de 11 % en 2023.

C’est une véritable inversion de tendance. Il y avait eu le covid et le confinement qui avaient fait exploser les ventes (+60% en 2021, 85 millions d’albums vendus) mais la hausse avait commencé bien avant, en 2017 (+11 en 2019).

Le manga d'Inoxtag caracole en tête des ventes

Parmi les oeuvres qui ont marché en 2024 se trouve un manga, qui a été la BD la plus vendue en France, celui du YouTuber Inoxtag, Instinct, co-écrit par Basile Monnot et illustré par Charles Compain. Il s’est écoulé à plus de 320 000 exemplaires, devant le tome 21 de la BD jeunesse Mortelle Adèle.

On peut tenter d'expliquer ce recul des ventes par une sorte de retour à la normale progressif vers le socle des fans de BD, vers les niveaux de 2019. La surproduction, avec davantage de nouveautés chaque année mais aussi de plus en plus d’éditeurs, est toujours pointée du doigt pour expliquer des résultats en demi-teinte. Les augmentations de prix, notamment du côté du manga (+ 6 % en 2023), ont également découragé des acheteurs.

Le marché de la bande dessinée en crise
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La concurrence des écrans

Mais, pour beaucoup, le vrai défi pour le futur est le même que pour l’ensemble du secteur de l’édition, comme le résume Benoit Pollet. "La question est comment faire face à une offre culturelle pléthorique ? Et comment concurrencer les écrans, quand on sait qu’un mois d’abonnement à Netflix (standard sans pub) coûte moins cher qu’un manga.

Emmanuel Lechypre