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Économie

Transformation de l'ISF: "On a enlevé un impôt qui était nocif pour le budget général des français"

Le ministre de l'Économie était l'invité du "club de l'économie" du Monde.

Le ministre de l'Économie était l'invité du "club de l'économie" du Monde. - Damien Meyer - AFP

Vendredi soir, l'Assemblée nationale a voté la transformation de l'impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur la seule fortune immobilière. Une décision saluée à droite, tandis qu'à gauche, on évoque "un monologue" plus qu'"débat".

Les députés ont voté vendredi, par 77 voix contre 19, la mesure la plus controversée du projet de budget 2018, la transformation de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière (IFI).

À droite, on se réjouit de cette mesure: "C’est très important pour la croissance du pays et on ne peut pas avoir ce type de particularité parce que cela tire le pays vers le bas. Le gouvernement a fait une partie du chemin et nous avons pris acte", a assuré Éric Woerth, député LR de l'Oise.

"Un débat qui ressemblait plus à un monologue"

Même son de cloche chez Thierry Solère, député constructifs des Hauts-de-Seine, qui applaudit cette modification: "On a enlevé un impôt qui était nocif pour le budget général des français. Cet impôt nous fait perdre collectivement beaucoup d’argent. Je souhaite moi que tous nos compatriotes qui sont partis pour des raisons fiscales puissent revenir ici et qu’ils contribuent à l’économie de notre pays et à son budget", assure-t-il.

À l'inverse à gauche, on fustige cette décision.

"Je suis en colère. On a eu un débat qui ressemblait plus à un monologue. En catimini le gouvernement abroge l'impôt sur les grandes fortunes pour les 350.000 contribuables les plus fortunés pendant qu'on demande aux étudiants d'avoir moins d'APL ou aux retraités d'avoir plus d'impôts avec la CSG", affirme Luc Carnouvas, député PS du Val-de-Marne, remonté contre le vote.

Un impôt "inefficace et injuste" pour Bruno le Maire

Valérie Rabaud, députée socialiste du Tarn et Garonne et secrétaire à la commission des finances à l’Assemblée nationale avait demandé au gouvernement, avec une centaine de parlementaires de gauche, la publication de l'impact de ces mesures sur les 100 français les plus riches.

Bruno le Maire le ministre de l'Économie lui a répondu vendredi, en indiquant à l'Assemblée que les 100 premiers contributeurs de l'ISF avaient versé 126 millions d'euros. Quant aux 100 premiers patrimoines français, ils paient eux 73 millions d'euros d'ISF. Une différence de chiffre qui fait dire au ministre que l'ISF sous sa forme actuelle est "inefficace et injuste".

La rédaction