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"Ça fait mal au cœur": les salariés de l'usine MetEx, en redressement judiciaire, craignent pour leurs emplois

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Les 300 salariés de l'usine MetEx prévoient de se rassembler ce lundi après-midi devant leur usine en grande difficulté financière et placée en redressement judiciaire. Elle fabrique des produits à base de sucre pour l'agroalimentaire. Les salariés craignent la casse sociale.

Journée de mobilisation ce lundi après-midi, à Amiens (Somme). Les 300 salariés de l'usine MetEx (Metabolic Explorer) se réunissent à 14 heures devant leur site de production. Mercredi dernier, cette usine qui fabrique des produits à base de sucre pour l'agroalimentaire, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris.

Depuis plusieurs mois, à cause de la flambée des prix de l'énergie et des matières premières comme le sucre, l'usine est en grande difficulté. Sur place, chacun craint désormais pour la pérennité de son emploi.

Vanessa, 20 ans de maison en tant que technicienne fermentation, redoute que cette décision marque la fin du site de production.

“Ça fait mal au cœur de voir un bel outil industriel comme ça, unique en Europe, qui est en redressement judiciaire. On a peur que demain, l’usine passe en liquidation et que ce soit la fin de l’aventure. Donc c’est difficile. On est des travailleurs, pas des chômeurs”, indique-t-elle.

La concurrence de la Chine jugée déloyale

Avec l'envolée du prix du sucre, l'entreprise n'est plus assez compétitive, car les comptes sont dans le rouge. Se mobiliser ce lundi est donc un cri du cœur. “C’est vraiment un appel de colère aussi. Il faut sortir pour dire ‘sauver notre usine’”, appuie Vanessa.

Car derrière ces 300 emplois, c'est tout un bassin et un savoir-faire qui risque de disparaître au profit d'une concurrence chinoise moins chère et moins taxée, se désespère Samir Benyahya, délégué CFDT chez Metex.

“Quand les produits chinois arrivent en Europe, il y a zéro taxe ni au niveau environnemental, ou pour protéger l’industrie européenne. Donc si l’Etat ne fait rien, on va se retrouver entièrement dépendant des Chinois une fois de plus”, assure-t-il.

Les syndicats demandent à être reçus au plus vite par Bercy pour tenter de trouver une issue à leur situation.

Alfred Aurenche et Lucas Lauber avec Guillaume Descours