Ces restaurateurs qui rechignent à accepter les tickets-resto: "On paie avec de la gêne"

Les restaurateurs font grise mine depuis que la ministre déléguée chargée du Commerce Véronique Louwagie a annoncé la possibilité faite aux salariés français d'utiliser leurs tickets-restaurant dans les supermarchés même le dimanche. Du côté des consommateurs, certains au contraire se félicitent de cette décision, estimant que de nombreux restaurateurs ne jouent pas leu.
C'est le cas d'Anne-Lise, commerciale de 39 ans qui vit dans le Gard: "J'utilise mes titres-restaurant dans les supermarchés, chez les artisans bouchers et dans les fast-food. Je ne vais plus chez certains restaurateurs indépendants avec parce que j'ai essuyé quelques refus", raconte-t-elle ce jeudi sur RMC Story.
Elle explique ainsi s'être vu refuser ce moyen de paiement un samedi après-midi, le restaurateur lui arguant qu'il ne les prenait pas le week-end. Anne-Lise raconte avoir essuyé un autre refus un soir de semaine, le patron du restaurant assurant là qu'il ne les prenait que le midi.
"J'ai une pause très courte à midi, je ne peux pas aller en restauration pour le déjeuner. Si je ne peux les utiliser le soir ou le week-end dans la restauration indépendante, je trouve d'autres solutions", explique Anne-Lise.
"On a l'impression que c'est du sous-argent"
"On paie avec de la gêne parce qu'on craint d'essuyer un refus. On a l'impression que le moyen de paiement par carte ticket-restaurant, c'est du sous argent. Il y a peut-être un écrasement des commissions qui fait que lorsqu'ils peuvent éviter ces tickets, ils le font", poursuit-elle.
Visiblement conscient du problème des commissions prises par les émetteurs de titres-restaurant, la ministre Véronique Louwagie leur intime de les réduire: "Je suis intervenue auprès des émetteurs, restaurateurs et commerçants pour leur demander de se réunir et de faire en sorte que le niveau des commissions diminue. J'ai donné trois mois à l'ensemble des acteurs pour s'engager avec une charte de transparence", assure-t-elle sur RMC.
Mais Vincent, gestionnaire de paie dans le Puy-de-Dôme, déplore l'attitude de certains restaurateurs: "Les produits sont souvent congelés, d'autres refusent qu'on paie avec plusieurs cartes de ticket restaurant et à l'origine, ça s'appelait ticket repas sur la fiche de paie, on a changé de nom pour leur faire plaisir".
Maigre satisfaction pour les restaurateurs, la mue des tickets restaurants ne devraient arriver à maturation qu'en 2027, pour une incroyable histoire de papier qui ralentirait la dématérialisation.