Chiffres du chômage tronqués : Pôle Emploi « naturellement responsable », dit Bassères chez Bourdin

Jean Bassères, directeur général de Pôle Emploi était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC mardi matin. Il a reconnu une défaillance de la part de ses services après le bug informatique qui a faussé les chiffres du chômage pour le mois d’aout.

Une « grave défaillance » chez l'opérateur SFR a « contribué à la diminution du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en août », qui aurait été moitié moindre sans ce bug, a -t-on appris lundi soir. En effet, sans ce dysfonctionnement, on peut estimer que le nombre de demandeurs d'emploi en catégories ABC aurait connu en août 2013 une diminution comprise entre 22 000 et 31 000 (soit entre -0,4% et -0,6%) ; pour la catégorie A, la diminution aurait été comprise entre 22 000 et 29 000 (soit entre -0,7% et -0,9%), ont indiqué les services de Pôle Emplois.

« Un contrat avec SFR »

Ce mardi matin sur RMC, Jean Bassères le directeur général de Pôle Emploi était l’invité de Jean-Jacques Bourdin. Face au journaliste, il a dans un premier temps expliqué le processus d’envoi des sms aux chômeurs : « Nous rappelons chaque mois au chômeur qu’il n’oublie pas de déclarer un changement de situation. Nous le faisons en utilisant des SMS ou des messages vocaux mais aussi par courrier. Nous avons un contrat avec SFR qui est en charge d’acheminer les SMS aux demandeurs d’emploi ».

« Une responsabilité partagée »

Puis, n’accusant pas seulement SFR, le directeur de Pôle Emploi a reconnu une défaillance de la part de ses services. « Nous sommes naturellement responsables, a-t-il dit, mais il y a aussi la responsabilité de SFR. Nous avons une responsabilité partagée avec SFR. Nous n’avons pas eu une vision en temps réel du phénomène, nous nous en sommes aperçus vendredi », a-t-il indiqué avant de poursuivre, « On est autour de 650 000 relances pour août. 170 000 ne sont pas parvenues aux demandeurs d’emploi. Mais certains demandeurs d’emploi se réactualisent d’eux-mêmes ».

Des bons chiffres malgré tout

« À nous d’expliquer que les chiffres sont bons mais qu’ils peuvent être impactés par des événements qu’on ne connaît pas lorsqu’on publie. C’est une difficulté mais nous avons été transparents ». Mais Jean Bassères a également reconnu que ce système d’envoi de SMS était relativement efficace malgré quelques bugs et qu s’en passer poserait quelques problèmes. « Ce sont des processus efficaces. Cela a un coût mais si on devait arrêter ce serait humainement plus difficile ».

Tugdual de Dieuleveult avec Jean-Jacques Bourdin