CSG: qui sont les 300.000 retraités qui bénéficieront en 2019 d'un geste fiscal?

Près de 300.000 retraités vont bénéficier d'un geste fiscal destiné à compenser la hausse de la CSG entrée en vigueur au 1er janvier 2018, et non 100.000 comme initialement prévu, a annoncé jeudi le Premier ministre Édouard Philippe.
"Il y aura 300.000 personnes qui n'auront pas à payer cette augmentation de la CSG dans les années qui viennent", a déclaré le chef du gouvernement, évoquant un "effort de 350 millions d'euros" pour les finances publiques.
Cette mesure correctrice avait été annoncée fin mars par le gouvernement, dans un contexte de grogne contre la perte de pouvoir d'achat des retraités. Mais l'Exécutif n'avait alors pas précisé la façon dont elle allait s'articuler.
Pourquoi ce revirement?
La hausse de la CSG de 1.7 point avait été votée dans le cadre du budget 2018. Elle s'applique notamment aux retraités dont le revenu fiscal de référence se situe au-dessus de 14.404 euros pour une personne seule, et 22.051 euros pour un couple. Le gouvernement a constaté qu'il y avait un "angle mort" dans ce dispositif.
Dans un couple, par exemple, l'un d'eux a une petite retraite en dessous du seuil de 14.404 euros. Pour lui la hausse de la CSG ne s'applique pas théoriquement. Sauf que si le conjoint a un revenu un peu plus élevé alors les revenus globaux du couple peuvent se situer juste au dessus du seuil de 22.051 euros. Il y avait donc une forme d'injustice, un "effet de seuil". Ce sont ces retraités-là, ils sont 300.000, pour qui la hausse de la CSG ne sera pas appliquée pour l’instant.
Il s'agit aussi d'un geste politique pour calmer la grogne des retraités. Il faut se rappeler que, cette semaine, le chef de l'Etat a demandé à ce qu'"on arrête d'emmerder les retraités".
Réforme du congé maternité
Le Premier ministre a également annoncé jeudi l'allongement du congé maternité pour les travailleuses indépendantes et les exploitantes agricoles en 2019 et a confirmé l'objectif d'un taux de chômage ramené à 7% de la population active à la fin du quinquennat.
L'idée est la suivante: il s'agit d'harmoniser le congé de faire en sorte que toutes les femmes qu'elles soient salariés, indépendantes, agricultrices aient exactement les mêmes droits. Ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.
Reste beaucoup de questions très concrètes: comment permettre a une agricultrice, par exemple, de prendre effectivement son congé? Comment l'aider a trouver un remplaçant? Comment le financer? Cette question répond l'entourage du Premier ministre sera tranchée lors du débat parlementaire.